UEMOA , Atlas de l'enquête cadre de la pêche continentale
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Site web developpé par Jérome Guitton, Pôle halieutique Agrocampus ouest

hébergé par Agrocampus Ouest avant transfert à l'UEMOA à la finalisation du projet.
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Cote d'ivoire

Exploitation et Capacités de pêche

coordinate


Réseau Hydraugraphique de la Côte d’Ivoire (Aquastat)
Rappel sur le rôle et l’importance de la pêche en Côte d’ivoire Le secteur des pêches et de l’aquaculture, y compris la transformation, joue un rôle important dans l’économie nationale. Il contribue à l’apport en devises et représente environ 70 000 emplois directs et 400 000 emplois indirects (MIPARH/DPH, 2010).

Du fait de la faiblesse du système de collecte des données statistiques, la contribution de la pêche à l’économie nationale n’est pas correctement évaluée. Une étude menée en 2005 dans le cadre du Programme des Moyens d’Existence Durable dans la Pêche (PMEDP) indique que sa contribution au PIB total est passée de 0,3% en 2004 à 0,2% en 2005. Elle participe pour 0,9% au PIB agricole (segment production). Une analyse du secteur pour la période 1998-1999 intégrant la production et les valeurs ajoutées générées en aval (transformation, commercialisation et distribution) situe la contribution relative de la pêche au PIB à 0,9 % (1998) et à 0,7% (1999) et évalue la part de la pêche artisanale, y compris la pêche continentale, dans l’ensemble de la pêche à 57,6% en 1997, 68% en 1998 et 47% en 1999. L’activité de pêche artisanale est de loin la plus importante de la filière. La consommation nationale de produits de pêche est estimée à plus de 400 000 tonnes de poissons en 2010, dont 350 000 tonnes (soit plus de 80%) sont importées pour une valeur de plus de 100 milliards de FCFA (DAP, 2010).

En Côte d’Ivoire, la pêche continentale s’exerce sur :

  • les fleuves et les rivières avec principalement, le Bandama (900 km), le Cavally (700 km), la Comoé (900 km) et le Sassandra (900 km) soit au total au moins 3 400 km ;
  • les grands Lacs de retenue dont les superficies maximales sont de 8 000 ha pour le lac de Taabo, 10 000 ha pour le lac d’Ayamé et 17 000 ha pour le lac de Kossou ;
  • les petits Lacs communaux, villageois, et des ex-sociétés d’Etat soit un total de 54 lacs environ dont les superficies peuvent être évaluées à 1 700 ha 
  • les plans d’eau lagunaires dont les superficies sont évaluées à 1200 km2 ;(BNETD 2005)

La production de la pêche artisanale continentale reste encore mal maîtrisée et est évaluée à 6 763 tonnes en 2010 soit 14 % de la production nationale. Elle concerne essentiellement l’Oreochromis niloticus (environ 60%) et accessoirement les espèces comme le Chrysichtys sp, Heterotis niloticus, Hemichromis fasciatus, Heterobranchus sp, Labeo combie, etc. (Plan Directeur Agricole 1992-2015).

Dans cette thématique Exploitation et Capacités de pêche, plusieurs indicateurs seront analysés ; il s’agit notamment des sites d’habitation de pêcheurs, des moyens de production, du nombre de pêcheurs, des zones de pêche et des ressources exploitées. Au niveau de certains plans d’eau intérieur, un certain nombre de travaux se rapportant au recensement des facteurs de production, aux ressources halieutiques ont été effectués par des projets de développement financés par les partenaires techniques et financiers de la Côte d’Ivoire afin de réunir les connaissances nécessaires pour répondre aux questions que se posent les gestionnaires, les décideurs, les planificateurs et les bailleurs de fonds, préoccupés par le développement du secteur de la pêche. Ces résultats ont eu pour seuls objets la biologie halieutique et l’aménagement des pêcheries, Ce fut le cas du Projet lagune Aby en 1985 financé par la Banque Africaine de Développement (BAD) et du Programme des Moyens d’Existence Durable des Pêches (PMEDP) au niveau du lac de Kossou financé par la FAO en mars 2003.

1- Sites d'habitation et leur environnement

Les sites d’habitations de type  ‘villages’ et ‘campements permanents’ dominent dans la majorité des régions du pays et représentent respectivement 52% et 31% de l’ensemble des sites d’habitations de pêcheurs. Toutefois, il existe un nombre important de ‘hameau’ dans les régions des Lacs (18 sites ).

En outre, des sites d’habitations ‘campements saisonniers’ ne sont observés que dans les régions des Lacs (12 sites), de la Marahoué (9 sites),de la Vallée du Bandama (3 sites), du Moyen Comoé (3 sites), des Lagunes (3 sites) et des 18 Montagnes (3 sites).

Pour ce qui est des sites d’habitations de type ’ville’, les régions des Savanes et du Sud Comoé viennent en tête de liste avec respectivement 25 et 13 sites d’habitations de pêcheurs.

Les plans d’eau de type « Lac de Barrage /Retenue » sont les plus fréquemment cités au niveau national (34,29%) en tant que plan d’eau proche des sites d’habitation de pêcheurs. Ces sites d’habitations proches des lacs de barrage et retenue sont concentrés dans les régions de la vallée du Bandama (115 sites), des Lacs (71 sites), de la Marahoué (70 Sites), du Bas Sassandra (67 Sites), et du Moyen Cavally (40 sites). Les plans d’eau de type ‘fleuve’ viennent en seconde position avec 29,76%. Ils sont très présents dans les régions de Bas Sassandra (57 sites), Marahoué (55 sites) et des Lagunes (52 sites).

Quant aux plans d’eau de type « Lagunes », ils sont utilisés par 15% des sites d’habitation au niveau national. Ces sites d’habitations proches de lagunes sont particulièrement concentrés dans les régions des Lagunes (121 sites, soit 62% des sites d’habitations), et du Sud Comoé (79 sites, soit 76% des sites d’habitations).

A l’exception des régions du Bafing, Moyen Comoé et Fromager, toutes les autres régions ont cité plus de trois types de plans d’eau proches des sites d’habitations.

Nombre de sites d'habitation de pêcheurs par types





Nombre de citations de plans d'eau, ventilés par types de plan d'eau





Dans 17 des 19 régions du pays, les sites d’habitations ont eu recours à des aménagements physiques sur leurs plans d’eau. Toutefois, la région des savanes enregistre la plus forte fréquence (22%) de recours aux aménagements physiques suivi des régions de Worodougou (16%), et du Bas Sassandra (15%).

Seuls les sites d’habitations de 10 régions sur les 19 que compte le pays procèdent à des enrichissements de pièces d’eau mais à des degrés divers.

Les sites d’habitation des régions du Worodougou (38%), et du Fromager (16%) sont ceux qui déclarent le plus fréquemment recourir à des actions d’enrichissement de plans d’eau (que ce soit en apport d’alevins, de poissons ou de nourriture).

Sur un total de 1350 sites d’habitations recensés, très peu sont proches d’un centre aquacole. 6 % des sites d’habitation de la région des Lagunes sont proches d’un centre aquacole.. Cette situation pose un problème pour le développement de la pisciculture du fait de l’accès difficile aux matériels biologiques aquacoles et aux aliments de poisson.

Fréquence des sites déclarant
des pièces d'eau aménagées physiquement




Fréquence des sites déclarant avoir
des pièces d'eau enrichies





Présence et localisation des centres aquacoles dans le pays




Commentaires sur la thématique ‘Sites d’habitation et leur environnement.

Par rapport aux sites d’habitation, les régions des Lagunes, du Bas-Sassandra et de la Vallée du Bandama concentrent plus de sites d’habitation de pêcheurs car dans ces différentes zones, on note la présence de plusieurs plans d’eau où les activités de pêche sont importantes.

Les sites d’habitation des régions des Savanes, du Worodougou et du Denguélé sont ceux qui ont la plus forte fréquence de recours à des aménagements physiques sur leurs plans d’eau car ils sont situés dans la zone septentrionale de la Côte d’Ivoire. Cette zone est une zone d’élevage par excellence, en conséquence plusieurs barrages agro-pastoraux ont été réalisés par l’ex-Société de Développement de la Production Animale (SODEPRA) (BNETD ,1992).

Les sites d’habitation des régions du Worodougou, et du Fromager enrichissent des plans d’eau en apport d’alevin et de nourriture. Ceci s’explique du fait que dans la zone de la région du Fromager, le Projet PNUD/FAO et le Projet Piscicole du Centre-Ouest (PPCO) ont construit des barrages dans le cadre du développement de la pisciculture. Ainsi, les populations vivant autour de ces infrastructures les enrichissent en alevins et les alimentent en poissons dans l’optique de les faire grossir le plus vite possible afin de développer les activés de pêche. Il en est de même pour la Région du Worodougou où on note la présence de plusieurs barrages agro-pastoraux.

Toutes les régions abritent d’importantes activités piscicoles dont les données ne sont pas suffisamment connues de l’administration des pêches. Ces observations pourraient en autres s’expliquer par les réalisations du Projet PNUD/FAO initialement installé à Bouaké (FAO, 1978) et le projet Projet Piscicole du Centre Ouest PPCO à Daloa. Les acquis du projet PPCO ont été consolidés par l’ONG APDRA-CI qui continue l’encadrement des pisciculteurs à l’échelle nationale (Rapport APDRACI,2000).Aussi, les sites déclarant des pièces d’eau enrichies ne sont pas tous dans les régions disposant d’un centre piscicole.

D’autre part, l’éloignement de certaines régions à un site aquacole moderne demeure un facteur limitant le développent de l’Aquaculture en Côte d’Ivoire


2- Embarcations et engins de pêche


Sources : Sylvain Konan
Le parc piroguier total (n= 11 392 pirogues de pêche) est concentré dans les régions disposant de plans d’eaux lagunaires et de barrages hydroélectriques. Ce sont les régions des Lagunes (19,7%), Bas Sassandra (16 %) et Sud Comoé (11,4%).

Les embarcations utilisées dans toutes les régions sont dominées par les pirogues à membrures non motorisées (58,7%) suivies par les pirogues monoxyles non motorisées (38,6%). Le taux de motorisation reste très faible (2,3%).

Les pirogues à membrures non motorisées dominent dans le centre et l’ouest du pays tout au long des Lacs de Kossou, de Buyo et de Fayé dans les régions des Lacs, Bas Sassandra , Haut Sassandra, Moyen Cavally et Vallée du Bandama. Dans les régions des Lagunes, Sud Comoé, N’zi Comoé, Moyen Comoé et du Denguélé, au contraire, ce sont les pirogues monoxyles non motorisées qui dominent.

Les plus fortes concentrations de ces embarcations sont observées dans les régions des Lagunes (22,08%) ,du Bas Sassandra (15,94%) et du Moyen Cavally (10,87%). Les régions du Sud Comoé, de la Marahoué et de la Vallée du Bandama viennent en second plan avec respectivement 10,09% et 8,76 % et 5,92%.

De façon générale, les plus fortes concentrations d’embarcations sont enregistrées dans les régions des Lagunes (3 071 Pirogues) Bas Sassandra (2 216 Pirogues), Moyen Cavally (1 511 Pirogues) , Sud Comoé(1 402 Pirogues) et Marahoué(1 217 Pirogues).

Le filet dormant est globalement l’engin le plus utilisé par les ménages (33,1%), suivi de la nasse (18,8%) et de la palangre (17,4%) et de l’épervier (12,1%).

Dans toutes les régions, les pêcheurs utilisent une diversité d’engins de pêche composée d’épervier, de senne/filets encerclants, de filets dormants, de filets coniques, de lignes, de filets dérivants, de nasses et de palangres.

Toutefois, on note une prédominance des filets dormants dans 14 des 19 régions du pays. Dans le Fromager, la ligne demeure l’engin dominant tandis que dans le Bafing, les pêcheurs utilisent uniquement les filets dormants et les palangres.

Le filet dormant est l’engin le plus souvent possédé dans toutes les régions (46,2%), suivi de loin par la palangre (15%) et l’ épervier (10,6%).

Dans la plupart des régions, les engins utilisés sont de mailles moyennes (2,4 à 5 doigts) à l’exception des régions du Sud Comoé, de l’Agnéby, du Moyen Comoé, du Fromager, du Haut Sassandra et du Bafing où les petites mailles (jusqu'à 2 doigts) sont prédominantes.

De façon générale, plus de 50% des palangres utilisées dans les régions ont des hameçons variant de moyennes (n° 8 à 10) à grande (Jusqu’à n°7). A l’exception des régions du Sud Comoé, savanes, Agnéby, Sud Bandama où les pêcheurs utilisent les hameçons de petites tailles(n°11 et plus).

Nombre d'embarcations possédées






Nombre et type des embarcations utilisées







Préférendum d'engins utilisés par région






Nombre d'engins possédés par les ménages







Taille de maille pour les filets
dormants et dérivants





Catégorie d'hameçons
pour les palangres





Commentaires sur le sous-thème « embarcations et engins de pêche »

Les indicateurs descriptifs du thème « embarcations et engins » permettent d’examiner la diversité et les variations régionales des arts de la pêche au Mali. Au niveau global, la grande diversité des types de pirogues et des engins de pêche est le fait le plus saillant, avec toutefois d’importantes variations régionales. Le foyer originel de la pêche que représente le Delta (régions de Mopti et Tombouctou) se distingue par une richesse particulièrement forte, faisant cohabiter plusieurs générations de technologie, avec d’un côté des pirogues motorisées, des filets dérivants et des sennes et de l’autre côté des pirogues monoxyles non motorisées, des nasses, des petits filets portatifs et des harpons traditionnels.

Deux types de pirogues se retrouvent sur tous les plans d’eau intérieurs en Côte d’Ivoire. Il s’agit notamment des pirogues dites ‘monoxyles’ (taillées dans le bois) non motorisées (38,64%) et les pirogues à membrures (faites de planches clouées) non motorisées (58,72%).

Les plus fortes concentrations de ces embarcations sont observées dans les régions des Lagunes, du Bas Sassandra et du Sud Comoé. Ce constat s’explique par l’existence de grands centres urbains (Abidjan, San Pedro, Grand Bassam) où les activités portuaires et touristiques sont développées et génèrent une demande en poisson plus élevée qu’ailleurs. Il faut noter que le taux de motorisation du parc piroguier au niveau de la pêche artisanale continentale est faible (2,3%) par rapport à la pêche artisanale maritime. L’enquête cadre du projet FAO FISHCODE STF, 2010 au niveau de pêche artisanale maritime avait révélé que le taux de motorisation intrinsèque (par catégorie de pirogue) est important chez les grandes pirogues avec 95,23% contre 68,75 % pour les pirogues moyennes et 14,7% pour les petites pirogues.

On observe la même situation au niveau de la pêche continentale dans la plupart des pays limitrophes de la Côte d’Ivoire. Notamment, le Burkina Faso où aucune pirogue de pêche sur les retenues d’eau n’est motorisée (Baijot et al ;1994). Au Mali, dans le delta circulent environ 28 500 pirogues non motorisées de pêche (Information sur l’aménagement des pêches-Mali FAO ; 2002). Cependant, on note une prédominance des filets dormants (33,1%) car les milieux ne sont pas propices à la pêche à la senne compte tenu de la présence des nombreux branchages dans les plans d’eau intérieurs et surtout les Lacs hydroélectriques.

Les filets de pêche utilisés dans les régions de l’Agnéby, du Moyen Comoé, du Fromager, du Bafing ne sont pas de mailles réglementaires (inférieures à 20 millimètres d’un nœud à un autre) car la présence de l’administration des pêches dans ces zones est récente ; en conséquence, il n’ya pas assez de contrôle au niveau des activités de pêche.

Depuis l’intervention du gouvernement en 2012, l’administration des pêches mène plusieurs actions en vue d’assurer la cohésion sociale entre les communautés de pêches. Ainsi les interventions de l’Etat en matière de gestion des pêches sont de plus en visibles, ce qui permettra de réduire l’usage des engins de pêche non réglementaires.


3- Pêcheurs et catégories de pêcheurs

Le nombre total de ménages pratiquant au moins une activité du secteur pêche est estimé à 12 717.

Les régions des Lagunes, du Bas Sassandra, du Sud Comoé, du Moyen Cavally et de la Marahoué concentrent à elles seules 59% des ménages pratiquant au moins une activité du secteur pêche. Près de la moitié (48,4%) des ménages de pêcheurs est impliquée dans d’autres activités du secteur primaire comme l’agriculture et l’élevage.

Les activités post captures occupent une place importante au sein de ces ménages. En effet, 62,8 % y sont impliqués dans la transformation ou le commerce de poisson. Les régions des Lagunes, du Bas Sassandra, du Sud Comoé, du Moyen Cavally et de la Marahoué concentrent à elles seules 67% des ménages impliqués dans les activités de transformation ou de commerce.

Le nombre de ménage impliqués dans d’autres professions du secteur pêche (Charpenterie, vente de matériels de pêche...) reste faible au plan national (2,6%). Le nombre de ménages impliqués uniquement dans la pêche de capture est faible. Ils sont au nombre de 1 928, soit 15,2% des ménages pratiquant au moins une activité du secteur pêche. La région des Lagunes avec 31% présente le taux le plus important de ménages impliqués uniquement dans la pêche de capture.

La figure sur le nombre de ménages de pêcheurs montre que ces ménages sont en général poly actifs. Ils sont impliqués, en plus de la pêche de capture dans des activités post captures, dans l’agriculture, l’élevage et le commerce. La région des Lagunes vient en première position en termes de diversité des activités génératrices de revenus des ménages impliqués dans le secteur pêche, avec 1 100 ménages du secteur pêche non limité à la capture et environ 800 ménages polyvalents des secteurs primaires incluant la pêche. C’est aussi la région avec le plus fort taux de pêcheurs à temps plein.

En plus des ménages de pêcheurs de nationalité ivoirienne, sept (07) autres nationalités interviennent dans les activités de pêche continentale. A l’exception du Sénégal, du Togo et de la Guinée Bissau, tous les autres pays de l’UEMOA sont impliqués dans les activités de pêche continentale en Côte d’Ivoire. Il ressort de l’analyse de ce graphique que la pêche continentale ivoirienne est pratiquée en grande partie par les Ivoiriens et les Maliens. Ils représentent respectivement 5 498 ménages de pêcheurs soit 58% et 2 622 ménages de pêcheurs soit 28%.

Les ivoiriens sont plus présents dans les régions des Lagunes avec 1 592 ménages pêcheurs, soit 55% des ménages de pêcheurs de la région. La région du Sud Comoé vient en seconde position avec 907 ménages pêcheurs ivoiriens soit 79 % des ménages pêcheurs de la région.

Au contraire, on observe dans l’ensemble une relative rareté des ménages pêcheurs ayant pour seule activité la capture du poisson (5,1% du total). On note toutefois que ces ménages « purs pêcheurs » sont en proportions un peu plus grandes (10 à 20%) dans les régions situées hors du Delta, ce qui témoigne alors de leur statut de « migrant » (dépourvu d’accès à la terre et avec une moindre diversité d’activités).


Sources : Sylvain Konan
La pêche continentale ivoirienne est dominée par les Akans et les maliens du groupe ethnique « Bozo ». Ils représentent respectivement 26,3% et 25,7% de l’effectif des pêcheurs de la pêche continentale au plan national.

De façon plus détaillée, on note une présence importante du groupe ethnique Akan dans les régions des Lacs (69%), du N’zi Comoé (76%) et de la vallée du Bandama (54%) et des Lagunes (34%).Tandis que le groupe Krou est présent dans les régions des 18 Montagnes (77%) ,du Bas Sassandra (35%), du Haut Sassandra (61%), du Sud Bandama (75%), du Moyen Cavally (30%) et du Fromager (48%). Dans les régions des Lagunes et de la Marahoué, on note une présence à la fois des Akan et des Krou et de la communauté ghanéenne.

Les mandés du nord sont plus actifs dans les régions des Savanes et du Denguélé. Quant aux mandés du sud sont présents uniquement dans la région de la Marahoué.


Nombre de ménages de pêcheurs (par degré de professionnalisme)





Implication des ménages dans les secteurs d'activités





Identité des ménages de pêcheurs (nationalité)





Identité des ménages de pêcheurs (groupe ethnique)





Analyse sur le sous-thème ‘pêcheurs et catégories de pêcheurs’

Au niveau des ménages enquêtés, on note une diversification des activités génératrices de revenu. Seule dans la région des Lagunes où un taux important de ménages se consacrent uniquement à la pêche. En effet, les activités économiques sont développées et variées dans cette zone. En conséquence, la demande en produits halieutiques est forte par rapport aux autres régions, les activités de pêches y sont donc plus rémunératrices. Aussi, convient - il d’indiquer que dans cette région tous les types de plans d’eau intérieurs sont présents (fleuves, rivières, lagunes) donc riches en ressources halieutiques. Par conséquent, les pêcheurs peuvent s’adonner aux activités de pêche toute l’année.

Par ailleurs, en Côte d’Ivoire, plusieurs nationalités sont impliquées dans les activités de pêches sur les plans d’eau intérieurs depuis l’iindépendance du pays avec une prédominance des Ivoiriens et des Maliens de l’ethnie Bozo dans les lacs hydroélectriques, contrairement à la pêche artisanale maritime où les ivoiriens ne représentent que 4,5% (KODJO, 2010).

Toutefois, on observe une forte présence du groupe ethnique Akan dans les secteurs des pêches continentales dans les régions des Lacs, à cause de la construction des barrages hydroélectriques de Kossou et de Taabo. La réalisation de ces infrastructures a été à l’origine de la réinstallation des populations locales, majoritairement du groupe ethnique Akan, dans les forêts du Sud-ouest de la Côte d’Ivoire. Celles restées en place ont été formées aux techniques modernes de pêche et équipées en matériel par l’ex-Société d’Etat dénommée Aménagement de la Vallée du Bandama (AVB) créée à cet effet. Un centre de formation en pêche des jeunes a été créé à Kossou et avait pour mission de donner une formation qualifiante à tous les jeunes, notamment les jeunes akans déguerpis. Ainsi, plusieurs jeunes Akans ont commencé à pratiquer les activités de pêche.

Celles qui s’étaient installées dans les forêts du Sud-ouest commencent à retourner dans les villages autour des lacs à cause de la pénurie des terres cultivables, de la croissance démographique et des conflits fonciers à l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Pour ces populations akan, la pêche représente l’une des alternatives de réinsertion socio-économique (PMEDP, 2005).

4- Captures et efforts


Sources : Pierre.morand@ird.fr
En bonne période de pêche, les prises par unité d’effort et par sortie varient entre 12,5 kg et 35 kg, Les meilleures rendements par sorties étant déclarés dans les régions de la Marahoué et des Lacs. En mauvaise saison des pêches, les rendements par sorties déclarés varient entre 2,5 kg et 17 kg avec les plus faibles valeurs à Worodougou et Fromager.

Sur l’ensemble de l’année, la région du Zanzan présente les meilleures performances en termes de rendements par sortie au cours de l’année avec 24 kg en meilleure saison et 17 kg en mauvaise saison.

En bonne période de pêche, le nombre de sorties moyen déclaré par semaine varient entre 4,7 et 7. En revanche ,durant la mauvaise période, le nombre de sorties déclaré varient entre 2,6 et 5,7. A la bonne saison toutes les régions déclarent des taux de sorties moyen entre 5 et 7 fois par semaine alors qu’en mauvaise saison certaines régions ont des taux inférieurs à 4 fois par semaine, d’autres restent supérieures à 4 fois par semaine (Bas Sassandra, Lacs, Marahoue, Moyen cavally, Savanes et Valle du Bandama).

La production nationale de la pêche artisanale continentale et lagunaire est évaluée à 41 350 tonnes selon la méthode 1 contre 44 758 selon la méthode 2 et 50 258 tonnes selon la méthode 3. En outre, quelque soit la méthode de calcul utilisée, les plus fortes productions sont réalisées dans les régions des Lagunes, de la Marahoué, du Moyen Cavally, du Bas-Sassandra et du Sud Comoé avec des captures annuelles de plus de 4 000 tonnes. Elles sont suivies par les régions de la Vallée du Bandama et des Lacs avec des captures annuelles de plus de 3 000 tonnes. Les régions du Haut Sassandra, du N’zi Comoé et des Savanes réalisent des captures annuelles avoisinant 2 000 tonnes. Les régions de l’Agnéby et du Worodougou enregistrent les captures annuelles les plus faibles avec moins de 100 tonnes.




Captures moyennes par sorties et par saison






Nombre de sorties de pêche par semaine et par saison






Capture totale annuelle (évaluation par méthode statistique d'extrapolation classique)





Les nasses/ pièges et les filets dormants et dans une moindre mesure les sennes sont les engins les plus utilisés dans la capture des sept premières espèces citées dans les pêcheries en Côte d’Ivoire. Les harpons sont exclusivement utilisés dans la capture des Labeos sp.

Tous les engins sont utilisés dans les différents types d’eau. Cependant, les filets dormants constituent l’engin le plus utilisé quelque soit le plan d’eau à l’exception des rivières où les nasses/pièges sont les plus utilisés. En effet, 40% des engins utilisé dans les lagunes sont des filets dormants contre 52% dans les fleuves et 35 % dans les lacs de barrage et retenue d’eau. En plus du filet dormant, les pièges sont utilisés de manière prépondérante dans les rivières avec une proportion de 40% contre 28% dans les barrages et retenues d’eau.

Partant de ce graphique, on note que la meilleure saison de pêche sur les plans d’eaux continentaux se situe de façon générale d’août à décembre. Quant à la moins bonne saison, elle se situe de mars à Juillet. A cela, il faut ajouter que de manière spécifique les saisons de pêche varient d’un plan d’eau à un autre et d’une région à l’autre expliquant qu’un même mois peut être considéré comme favorable par les uns et défavorable par les autres.


Contribution des engins à la capture des principales espèces, pour les types de pêche principaux (engin A) pratiqués en meilleure saison






Répartition de l'activité par type de milieu






Définition des hautes et basses saisons de pêche




Analyse sur la sous thématique « Captures et efforts » Les saisonnalités influencent les activités de pêches et peuvent amener les pêcheurs à adapter leur stratégie de pêche. Ainsi, a-t-il été établi deux grandes saisons sur les douze mois de l’année :
  • la bonne saison de pêche : Août à Décembre
  • la moins bonne saison des pêche : Mars à Juillet
  • la période de transition : Janvier et Février

Une intensité des activités de pêche s’observe pendant la bonne saison de pêche où les rendements par sortie de pêche sont importants entre 12,5 kg et 35 kg et les meilleures captures sont réalisées dans les régions de la Marahoué et des Lacs. Le nombre de sorties se situe entre 4 et 7 par semaine. En moins bonne saison de pêche, période située de mars à juillet, les captures réalisées varient entre 2,5 kg et 16 kg. Le nombre de sorties par semaine varie entre 1 et 6.

En conclusion, l’estimation de la production de la pêche artisanale continentale et lagunaire au niveau national est comprise entre 41 350 tonnes et 50 258 tonnes selon la méthode utilisée.

Les statistiques nationales ont toujours regroupé les pêches artisanales maritimes et les pêches artisanales lagunaires qui sont estimées en 2002 à 31 211 tonnes contre 30 666 tonnes en 2010. Pour la pêche continentale, la production estimée en 2002 (avant la crise politico-militaire) était de 22 000 tonnes contre 6 763 (après la crise). Tous les plans y compris les nombreux barrages hydro-agricoles ne font pas l’objet de suivi statistique ce qui dénote de la sous-estimation de la production. En outre le système de collecte de données n’était pas fiable. De ce fait, la mise en place d’une bonne méthodologie de collecte de données permettraient raisonnablement d’estimer la production des pêches continentales y comprises les lagunes à des niveaux proches des chiffres de l’enquête-cadre.

Aussi, l’analyse montre que les engins de pêche ciblent des espèces variées, reparties par famille comme suit : les poissons :

  • Tilapia (Oreochromis niloticus)
  • Machoiron (Chrysichtys sp)
  • Cameroun (Heterotis niloticus)
  • Carpes (Hemichromis fasciatus)
  • Silure (Heterobranchus sp )
  • Labeo sp ;
  • Crustacés :
  • Ecrevisses
  • Crabes

L’introduction du tilapia (Oreochromis niloticus) et de l’hétérotis (Heterotis niloticus) a été une réussite. Ces deux (2) espèces font désormais partie du peloton de tête, sur le plan pondéral, des espèces pêchées à Buyo et à Kossou. Hormis le tilapia, l’hétérotis et le mâchoiron, les autres espèces des eaux continentales rencontrées dans les retenues d’eau et petits barrages du Nord de la Côte d’Ivoire appartiennent aux familles suivantes :

  • les Mormyridae avec Mormyrus spp et Marcusenius spp. ;
  • les Characidae avec Brycinus spp. (sardine) ;
  • les Cyprinidae avec Labeo senegalensis, Barbus ablabes, Raimas senegalensis ;
  • les Clariidae avec Clarias anguillaris et Heterobrancus longifilis (silure) ;
  • les Centropomidae avec Lates niloticus (capitaine).



Cependant, au niveau du lac d’Ayamé, la prolifération de Tilapia Sarotherodon melanotheron, un poisson à faible croissance, au détriment de Oreochromis niloticus est ressentie comme une véritable catastrophe économique par les opérateurs (BNETD,2005). Les filets dormants représentent l’engin le plus utilisé quelque soit le plan d’eau. à l’exception des rivières et les autres types de plans d’eaux où les nasses/pièges sont les plus utilisés.


En savoir plus


Vendeuse de poisson au bord fu fleuve Sassandra

Citation :

Fiche Cote d'ivoire,

UEMOA (2013) : Atlas UEMOA de la pêche continentale. Programme régional de renforcement de la collecte des données statistiques des pêches dans les Etats membres - © 2012. http://sirs.agrocampus-ouest.fr/atlas_uemoa

Coordination générale : Maria Luisa Ferreira, Directeur des Ressources Animales et Halieutiques, Département de la Sécurité Alimentaire, de l’Agriculture,des Mines et de l’Environnement  ( DSAME)

Système d’information et équipe d’experts d’appui : Pierre Morand, Jérôme Guitton, Carole Escaravage et Pierre Chavance

Experts nationaux des Etats membres: M. Herman GANGBAZO, M. Sébastien AHOUANDJOGBE, M. Edgard Yves DIDAVI, M. GNITASSOUN Denagnon Luc, M. Henri ZERBO, M. Amos KIENOU,M. COMPAORE W. Fabris, M. Sylla HAROUNA, M. Helguilè SHEP, Mme Foungnigué TRAORE DJIRE,M. Helguilé SHEP, M. Kouadio Sylvain KONAN, M. Iça BARRI, M. Raul JUMPE, M. Edgar FERREIRA CORREIA, M. Jao CABRAL, M. Soumaïla DIARRA, M. Boureïma TRAORE, M. Alhousseiny SARRO, M. Ali HAROUNA, M. Nourou Elhadji HASSAN, M. Kimba OUSSEINI,M. Oumar  FADIABA, M. Sidi NDAW, M. Seydou SECK, Dr. Domtani ALI, M. Kossi AHOEDO, M. P'Ham BEIGUE ALFA Fabrice