Sénégal

De UEMOA_STAT
Révision de 14 mars 2017 à 07:45 par Jerome (discussion | contributions) (Révocation des modifications de 95.211.192.231 (discussion) vers la dernière version de Carole)

(diff) ← Version précédente | Voir la version courante (diff) | Version suivante → (diff)

Présentation

Le Sénégal, situé entre les latitudes 12°8 et 16°41 nord et les longitudes 11°21 et 17°32 Ouest est frontalier de la Mauritanie au Nord, de la Guinée Bissau et de la Guinée au sud, du Mali à l'est et en son centre de la Gambie. Avec 718 km de cote et un territoire maritime de 198km2, 15 745 km2 de superficie fluviale, 2 estuaires, des mangroves et un lac de 350km2,le Sénégal est un des plus grands producteurs de produits de la pêche de la sous région. Secteur économique primordiale, la pêche représente 12% du PIB du secteur primaire et 2,5% du PIB total.En terme de rentrée de devises elle devance le tourisme, l’agriculture et les mines. Par ailleurs, elle contribue pour 70% à la satisfaction des besoins des populations en protéines animales. En matière de création d’emplois, le secteur de la pêche occupe 15% de la population active directement ou indirectement, soit environ 600 000 personnes.

Structure de la pêche

La pêche représente une des principales activités du secteur primaire. Trois types de pêches y sont pratiqués : la pêche maritime, continentale et l’aquaculture.

1)La pêche maritime

Ce secteur se décompose en deux sous-secteurs : la pêche industrielle et la pêche artisanale.

la pêche industrielle

Elle est pratiquée par environ 90 unités. La production annuelle constitue environs 10 % de la production totale de la pêche maritime soit 40 000 tonnes. La flottille se compose de 80 chalutiers pêchant principalement des espèces démersales, une dizaine de thoniers et quelques sardiniers. Les captures sont débarquées au port autonome de Dakar et des ports secondaires de Saint Louis, Kaolack et Ziguinchor. La pêche industrielle emploie environs 3000 personnes.

la pêche artisanale

la pêche artisanale domine largement le secteur de la pêche au Sénégal. Plus de 60% des produits de la pêche artisanale sont destinés à l’exportation et la transformation. La flotte de pêche artisanale a été estimée à 13000 pirogues. La pêche artisanale se concentre dans sept régions maritimes et fluviales du pays: Dakar, Thiès, Saint Louis, Fatick, Zinguinchor, Louga et Kaolack. Le port de Kayar dans la région de Thiès correspond à la principale zone de débarquement avec environ 70% des débarquements.

2)La pêche continentale

La pêche continentale sénégalaise est essentiellement artisanale et concerne des espèces d’eau douce et des espèces d’eau saumâtre. Elle se pratique dans huit régions : Saint-Louis, Matam, Louga, Kaolack, Tambacounda Kédougou, Kolda, et Sédhiou. Elle profite d’un vaste réseau hydrographique : le lac de Guier,le fleuve Sénégal, le fleuve Gambie, le fleuve Casamance, le Saloume et de leurs principaux affluents . Elle se pratique également dans les mares et autres points d’eau de l’intérieur du pays (Kolda et Tambacounda). La pêche continentale sénégalaise est pratiquée par des populations de pêcheurs autochtones ou nomades (saisonniers) professionnels ou occasionnels. Elle utilise des embarcations de type traditionnel généralement non motorisées et des engins de pêches allant du filet à la ligne simple en passant par les cages. Les engins de pêche utilisés varient d’une zone à une autre suivant le type de pêche pratiqué et les espèces ciblées. La production annuelle est environs de 14000 tonnes.

3)L'aquaculture

L'aquaculture reste une activité peu développée au Sénégal.

En tant qu'activité principale de l’aquaculture, la pisciculture assure une production nationale de près de 200 tonnes par an, ce qui représente 0,07 % seulement de la quantité de poisson consommée. La pisciculture traditionnelle est pratiquée principalement dans la région de Ziguinchor et assure une production de plus de 150 tonnes. Cependant, les récoltes sont pour l’essentiel composées d’espèces immatures (juvéniles de brochets, capitaines etc.).


Système de suivi de la pêche

Au niveau institutionnel, l'administration des pêches a connu plusieurs évolutions depuis 1959. Aujourd’hui, le Ministère chargé des pêches intègre la pêche continentale et l'aquaculture. Ce schéma, qui regroupe l’ensemble des aspects de la pêche (maritime et continentale) et de l'aquaculture, vise à assurer une plus grande cohérence dans les actions de développement du secteur.

1) La pêche maritime

LA PECHE INDUSTRIELLE

La Direction des Pêches Maritimes (DPM)

Le secteur de la pêche est administré par la Direction des pêches maritimes (DPM) qui a pour mission la conception et l’exécution des politiques de développement durable des pêches maritimes. Les principaux services qui constituent la DPM sont, au niveau central, la division de la pêche industrielle, la division de la pêche artisanale et la division de la gestion et de l’aménagement des pêches maritimes,qui travaillent en étroite collaboration avec les services décentralisés au niveau régional, départemental et de poste de contrôle.

La DPM est en charge de la collecte:

- des données de captures faites sur les déclarations des armateurs par le biais des sociétés consignataires ou propriétaires des bateaux(armement national).

- des données concernant les thonidés, selon le protocole de l'ICCAT

- des données d'effort de pêche, des zones de pêche, de la quantité de captures (rejets et débarquements) et la fréquence des capture dans les usines et au port dessardiniers, chalutiers et thoniers


La Direction du port

Au niveau du port, un suivi est réalisé au débarquement et lors du transbordement au niveau du quai. Il s’agit d’une opération de comptabilisation des quantités débarquées ou embarquées en vue de la perception de redevances portuaires. Tout navire à quai dispose d’un manifeste d’entrée (inventaire des produits pêchés) à la douane. Par ailleurs, un contrôleur est chargé de relever de façon exhaustive les quantités de poissons à l’aide de fiches de constatation. Ces fiches sont ensuite centralisées à la Direction du port dans des registres. Les manifestes de déclarations de douane sont ensuite récupérés tous les deux jours pour être confrontés aux quantités relevées dans les fiches de contrôle. En cas d’écarts, des redressements sont apportés sur les déclarations de douane.


La Direction de la Protection et de la Surveillance des Pêches (DPSP)

La DPSP a vu le jour en 2000 à travers le projet de Protection et surveillances des pêches au Sénégal créé en 1981 dans le cadre de la coopération entre le Sénégal et le Canada. La mission de la DPSP est d’assurer la protection et la surveillance de la Zone économique exclusive afin de veiller au respect de la réglementation en matière de pêche.

Données sur les navires

le nom du navire, le type de pêche, le maillage autorisé, le TJB, etc. sont renseignés à partir des formulaires de demande de licences.

Données de captures

Les données de captures sont collectées à partir des rapports de fin de marée des observateurs. En effet, l’embarquement d’observateur est obligatoire sur les navires étrangers. Les données sont mentionnées sur des fiches journalières puis regroupées en fin de marée sur une autre fiche appelée fiche de synthèse. Les types de données sont principalement le nom du navire, le nombre de jours de mer, la zone de pêche, les quantités pêchées, débarquées, rejetées, et traitées, les prix par espèce et le lieu de débarquement.


Le Bureau de Contrôle de la Production Halieutique(DIC/DITP)

Il enregistre les quantités par espèces selon le mode de conditionnement et la destination et les retransmet à la DPM. L’exportation par voie terrestre est jusqu’ici non comptabilisée.


Le Centre de Recherche Océanographique de Dakar Thiaroye (CRODT)

Le CRODT a pour mission d'assurer, en collaboration avec la DPM, le suivi de la ressource et des systèmes d’exploitation. Il est rattaché à l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) qui relève de la tutelle du Ministère de l’agriculture.

Concernant, la pêche industrielle, le CRODT dispose de plusieurs observateurs qui recueillent des données complémentaires à celles de la DPM au niveau du port et dans les usines sur les captures, les efforts de pêche et les fréquence de taille des poissons. De plus, il effectue des campagne scientifiques expérimentales par le biais du navire de recherche (ITAF DEME). Les données collectées concernent principalement les paramètres environnementaux et l'évaluation des ressources.

Si-sénégal.jpg


LA PECHE ARTISANALE


La Direction des Pêches Maritimes (DPM)

La division de la pêche artisanale en collaboration avec les services décentralisés effectue un recensement des pirogues, comptabilise les quantités débarquées et fournit la ventilation de la production. En effet, tous les ans et organisée de façon indépendante dans chaque région, un dénombrement de l’effectif des pirogues est réalisé.

1. Le recensement

Les informations collectées concernent le port d’attache, l’origine de la pirogue, la puissance du moteur, les engins utilisés, l’équipage, l’activité etc. Les données relatives à l’effort sont obtenues par un double comptage (matin et soir) ainsi que des entretiens sur l’activité au niveau des principaux centres de débarquement.

Le recensement du parc piroguier et des engins de pêche est réalisée deux fois par an (saison froide et saison chaude). La zone couverte s’étend de Saint Louis à Djiffère. Les informations ont trait entre autres aux centres d’attache et d’origine de la pirogue, à l’équipage, à l’activité, à la puissance du moteur, aux engins utilisés, etc.

2. Evaluations des débarquements

  • Enquêtes routinières

Les méthodes d'évaluation des débarquements est obtenu à partir d'enquêtes réalisées dans les 8 plus gros sites principaux centres de débarquement et visent : l’effort de pêche par pointage, double comptage ou interview, l’estimation des captures (débarquements et rejets) et l’élaboration de fréquences de taille.

  • Certificats d’origine et de salubrité (COS)

Ils permettent de consigner des informations exclusivement basées sur la déclaration des mareyeurs et le contrôle des cahiers d’expédition.

  • Cahiers de sondages

Ils sont placés dans les endroits enclavés et généralement très éloignés du poste de contrôle. Ils sont confiés à des tierces personnes qui relèvent les différentes espèces débarquées et les quantités correspondantes. Le dépouillement est effectué ensuite par l’agent du poste de contrôle et retransmises à la Cellule d'Evaluation et de plannification (CEP) qui travaille en collaboration avec la DPM.

3. La production

L'évaluation de la production se fait par ventilation à partir du calcul du mareyage en frais, de la transformation artisanale et industrielle, et de la consommation locale.

  • Mareyage

Les quantités journalières sont consignées dans un cahier d’enregistrement. Les informations proviennent des COS et renseignent sur les espèces et la destination des produits

  • Transformation artisanale

La méthode est identique à celle du mareyage sauf à Joal où une enquête hebdomadaire est menée dans le site de transformation.

  • Transformation industrielle

La méthode est également semblable à celle du mareyage. Cependant, pour chaque région, seules les quantités traitées par les usines de la région sont prises en compte.

  • Consommation locale

Elle est obtenue en soustrayant le mareyage et la transformation de la production. Cependant, dans la région de Saint-Louis, 5 à 6 observations sont effectuées par mois dans quelques marchés.


Le CRODT

Le CRODT comme pour la pêche industrielle dispose d'enquêteurs. Répartis sur tout le littoral sénégalais, ils effectuent des enquêtes au débarquement. L'effort de pêche est établie en nombre de sorties ; la production est estimée à partir d’une partie du parc piroguier (nombre de caisses ou de paniers débarqués, poids relevé à la bascule, etc.).


2) La pêche continentale


Les données statistiques sont obtenues par comptage estimation et extrapolation grâce aux agents des pêches affectés dans les différents services de pêche.

Elles concernent entre autres :

- Le recensement des embarcations ;

- le suivi exhaustif des captures au niveau des points de débarquements ;

- le suivi exhaustif de la commercialisation au niveau des marchés ;

- le suivi exhaustif de la valorisation au niveau des sites de transformation.

L’organisation de la collecte et du traitement des données statistique est réalisée comme suit :la collecte des données est effectuée par les agents des pêches des postes de contrôle par échantillonnage. Les données sont ensuite transmises au service départemental sous forme de rapport mensuel. Les services départementaux se chargent de rédiger une synthèse des résultats de leurs secteurs et de la transmettre à leur service régional sous forme de rapport mensuel. A son tour le service régional transmet un rapport mensuel à la Direction de la Pêche Continentale (DPC).

Les résultats globaux sont communiqués à la Cellule d’Étude et de Planification (C.E.P) pour validation et avant toute publication.

L’organisation de la collecte et du traitement des données statistique se fait de la base au sommet selon le cheminement suivant : Collecte des données par les agents des pêches des postes de contrôle par échantillonnage . Les données sont transmises au service départemental sous forme de rapport mensuel. Les services départementaux font un cumul des données de leurs secteurs et transmettent à leur service régional un rapport mensuel. Le service régional à son tour fait le cumul des données de sa région et le transmettre par rapport mensuel également à la Direction de la Pêche Continentale (DPC). Direction de la Pêche Continentale (DPC) enfin, après le traitement nécessaire, fait un rapport global qu’elle transmet à la Cellule d’Étude et de Planification (C.E.P) avant de faire toute publication.



Bases de données disponibles

  • La DPM

La DPM dispose de bases de données sur les captures et les valeurs de ces captures aussi bien pour la pêche industrielle qu'artisanale. La plus part des données disponibles sont rapportées dans les rapports annuels ( production de la pêche artisnale et industrielle, les quantités exportées et les exploitations des algues marines).

Le programme National d'Immatriculation (PNI) 2006 - 2011

Longtemps mis en suspend, il a finalement été mis en place en 2006 et a permis le marquage à la peinture et au tag des pirogues permettant le contrôle d’identification électronique. Ainsi, malgré quelques améliorations a apportées (doublon de certaines embarcations), 17500 pirogues ont pu être immatriculées. Une liste de ces embarcations est disponible sur le net.

  • Le CRODT

Le CRODT dispose de bases de données complètes sur le secteur maritime. Ces données ne sont pas accessibles sur le net

  • Country stat

CountrySTAT est un système statistique qui permet d'organiser, d'intégrer et de publier des données et des métadonnées statistiques pour l'alimentation et l'agriculture. CountrySTAT permet la collecte et l'homogénéisation de données statistiques institutionnelles éparses, assurant ainsi l'inter-compatibilité des tables statistiques au niveau national comme au niveau international.


Projets/Programme menées au cours des dix dernières années

  • Gestion Intégrées des Ressources marines et côtières (GIRMaC) 2007

Ce projet visait à assurer la conservation et la gestion des écosystèmes côtiers et marins d’importance mondiale et qui sont vitaux pour la durabilité des genres de vie des communautés côtières.

  • Projet PROFISH - Programme mondial pour une pêche durable
  • Banque mondiale(collaboration organisations économiques régionales (FAO,UICN, WorldFish Center)
  • Recensement national de la pêche artisanale maritime sénégalaise