UEMOA , Atlas de l'enquête cadre de la pêche continentale
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Base de données sous régionale UEMOA





Site web developpé par Jérome Guitton, Pôle halieutique Agrocampus ouest

hébergé par Agrocampus Ouest avant transfert à l'UEMOA à la finalisation du projet.
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Plan


Populations de ménages et personnes impliquées dans le sous-secteur de la pêche continentale Moyens et capacités de pêche
Ressources : milieux exploités, saisons favorables et espèces cibles
Effort de pêche et captures
Utilisation et valorisation post-capture des produits
Coûts et revenus dans la pêche
Conditions de vie et d'insertion sociale des pêcheurs
Gestion et encadrement du sous secteur pêche continentale
Elements de synthèse
Conclusions et recommandations

Populations de ménages et personnes impliquées dans le sous-secteur de la pêche continentale

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Nombre de ménages impliqués dans le sous secteur pêche continentale, avec et sans activités complémentaires



L’enquête a permis d’estimer le nombre total de ménages impliqués dans les activités du sous-secteur de la pêche continentale à 120 138 pour l’ensemble des huit Etats.

Estimation du nombre de ménages impliqués dans les activités du secteur pêche, puis dans les différentes catégories de poly ou mono activités.




Effectifs de ménage du sous secteur pêche
continental dans les différents Etats membres de l'UEMOA

Implication des ménages dans les secteurs d'activités

Part de l'effectif du ménage impliquée dans la pêche



On observe (fig. 4) que 61% des ménages sont concentrés dans deux Etats seulement : le Bénin (40 531 ménages) et le Mali (32 673 ménages). Viennent ensuite quatre autres Etats, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Niger et le Sénégal qui ont des effectifs de ménages pêcheurs continentaux situés dans le même ordre de grandeur, autour de la dizaine de milliers, c’est-à-dire entre 8 882 (Sénégal) et 12 717 (Côte d’Ivoire).
On observe également qu’une grande majorité des ménages du sous-secteur pêche continentale sont également impliqués dans des activités d’agriculture ou d’élevage, avec un taux moyen de 73,4% sur l’ensemble de la région UEMOA, et des pointes à plus de 93% ou 94 % au Niger, au Burkina Faso et en Guinée Bissau. Quatre pays seulement, à savoir le Bénin, le Mali, la Côte d’Ivoire et le Togo, ont des fractions significatives (>22%) de leurs populations de ménages pêcheurs qui se concentrent sur les seules activités du secteur pêche, ne faisant ni agriculture ni élevage. Dans les 4 autres pays, cette catégorie de ménages pêcheurs confinés au secteur halieutique n’excède pas 15%.
Les activités de commerce et transformation du poisson, qui font partie du sous secteur pêche, sont aussi très prisées puisqu’elles sont pratiquées par plus de 66% des ménages en considérant l’ensemble de la zone UEMOA, avec un minimum à 49% au Burkina Faso et une pointe à 86% dans le cas du Mali et 99 % dans le cas de la Guinée-Bissau (table 4).

Finalement, on doit admettre que, pour un ménage type du sous secteur de la pêche continentale dans l’UEMOA, la pêche sensu stricto (l’activité de capture du poisson) constitue rarement l’occupation professionnelle unique et exclusive : sur l’ensemble de la région UEMOA, seuls 6,1% des ménages du sous-secteur sont des pêcheurs « purs », et la Côte d’Ivoire est le seul pays à s’écarter un peu de cette règle, avec 15,2% de ménages qui sont dans cette situation.

En conclusion sur ce thème, on peut affirmer que, de façon globale, les pêcheurs continentaux de la région UEMOA déploient dans leur majorité des stratégies de poly-activité, à la fois en se livrant à plusieurs activités au sein du secteur pêche et aussi en s’investissant dans d’autres secteurs d’activités telles que l’agriculture ou l’élevage.

Nombre de personnes impliquées dans les activités de la pêche continentale


Les chiffres fournis correspondent à des nombres d’implications d’hommes ou de femmes dans les différentes activités du sous secteur de la pêche continentale, que ce soit à plein temps ou à temps partiel. Une même personne peut par conséquent déclarer une, deux voire trois implications dans les activités du secteur. Il s’ensuit que la somme des chiffres fournies ci-dessous est supérieure au nombre de personnes physiques employées dans le secteur, c’est-à-dire au nombre d’emplois réels.

Effectifs des ménages du sous-secteur pêche continentale dans les différentes Etats Membres de l'UEMOA





Le total des implications de personnes déclarées dans les trois segments d’activités du sous secteur atteint la valeur de 612 520, ce qui, rapporté au nombre de ménages qui est de 120 139, correspond à un ratio moyen de 5,1 implications déclarées par ménage. Cette valeur étant sensiblement supérieure à la population active par ménage, qui peut être évaluée à 4,35 en moyenne1, on en déduit que le degré de poly-activité intra-sectorielle des individus actifs est nécessairement au moins égal au ratio de 5,1:4,35, soit 1,17, et que ce ratio est même sans doute supérieur si l’on admet qu’il y a vraisemblablement certains actifs des ménages qui se concentrent sur des activités hors secteur pêche. Ceci permet de calculer que le nombre d’emplois réels (ou nombre de personnes physiques employées) correspondant au secteur de la pêche continentale dans la zone UEMOA pourrait se situer entre 402300 (hypothèse basse si 1 personne active en moyenne par ménage ne s’est pas inscrite dans les activités du secteur pêche) et 523 5002 (hypothèse haute si toutes les personnes actives des ménages se sont inscrites dans au moins une activité du secteur).

De façon globale, les déclarations d’implications dans l’activité de pêche sensu stricto (estimées à 315 003 personnes) sont à peine plus nombreuses (51,4% du total) que celles dans les activités de commerce et transformation (lesquelles totalisent 297 517 déclarations d’implications, soit 48,6%). Seuls le Mali et le Togo ont une balance légèrement inversée par rapport à cette tendance. On doit noter que ce ratio d’approximativement 1:1 (entre nb de personnes impliquées dans la capture et nb de personnes impliquées dans les activités post-capture) est sensiblement inférieur au ratio de 1 : 2 qui est généralement rapporté par la littérature sur la structure d’emploi dans les pêches artisanales continentales (FAO-BM-WFC, 2010). Cependant, il ne faut pas oublier que la présente enquête a porté sur les sites d’habitat des pêcheurs, généralement situés dans les zones rurales, et que par conséquent la partie finale du segment post-capture de la filière (en particulier les grossistes, les transporteurs et les détaillants sur les marchés des petites et grandes villes) est restée hors de portée de l’étude.


Sources : Jerome.guitton@agrocampus-ouest.fr
L’examen de la balance entre commerce et transformation du poisson montre que, dans les cinq pays côtiers, notamment le Sénégal, le Bénin et la Côte d’Ivoire, le nombre d’implications dans l’activité de commerce du poisson domine sensiblement celui comptabilisé pour l’activité de transformation, alors que pour les trois pays intérieurs (Mali, Niger et Burkina Faso), les implications dans la transformation sont au contraire supérieures à celles enregistrées dans le commerce.

Par ailleurs, une analyse par genre montre que les implications dans la globalité des segments d’activités du sous secteur se répartissent assez équitablement entre hommes (52%) et femmes (48%), ce qui correspond au ratio d’emploi des genres rapporté par la littérature internationale1. Il y a cependant une forte spécificité de genre par rapport à l’orientation de ces implications : 85,1% des implications des hommes se réalisent dans l’activité de pêche sensu stricto (capture), alors que 84,7 % des implications des femmes se font dans la transformation (en premier lieu) et dans le commerce du poisson (en second lieu). Il apparaît que la transformation est le segment d’activité le plus féminin, puisque 7 personnes sur 8 qui sont impliquées dans ce segment d’activité sont des femmes. Pour le commerce, la dominance féminine est presque aussi massive : 8 personnes sur 10. Dans l’activité de capture, la part d’intervention féminine est au contraire très minoritaire puisqu’elle n’atteint que 1 personne impliquée sur 7. Ces tendances générales ne doivent pas masquer l’existence de certains cas de spécificités nationales remarquables, tels que ceux observés (i) au Bénin, où 1 ‘pêcheur’ sur 5 est une femme, ou bien (ii) au Niger, où le nombre total d’hommes impliqués dans le commerce du poisson est nettement supérieur à celui des femmes.

Population totale dépendante de la pêche continentale


Les données collectées comportent l’effectif total des ménages (en nombre de personnes, enfants et adultes âgés inclus), ce qui permet d’estimer la population totale représentée par les ménages impliqués dans le sous-secteur pêche continentale, pour les 8 Etats membres (tableau suivant).


Implication des hommes et des femmes dans les différentes activités du sous secteur pêche continentale

Pour les femmes




Pour les hommes





Evaluation de la population totale (en personnes) représentée par les ménages déclarant une activité dans le sous secteur de le pêche continentale




Le ratio entre cette population que l’on qualifiera de « population dépendante de la pêche pour ses moyens d’existence » et la population totale des différents Etats permet d’évaluer le poids démographique relatif du sous secteur pêche continentale (table 5).
Ce ratio de poids démographique relatif peut ainsi être évalué à 1,1% si on considère l’ensemble de l’UEMOA. Il est sensiblement plus élevé dans deux pays, le Bénin et le Mali, où il atteint respectivement 3,0% et 2,5%, alors qu’il est inférieur à 1% dans les six autres Etats.

Evaluation du poids démographique relatif du sous secteur pêche continentale dans les différents Etats de l'UEMOA et dans l'ensemble de la zone UEMOA





Nationalité des chefs de ménages pêcheurs


L’examen des nationalités des chefs de ménages enquêtés permet d’étudier la composition par nationalité des populations de pêcheurs continentaux dans les différents EM. Les résultats (table 7) montrent que, dans la plupart des Etats, la pêche continentale reste une affaire dominée par les nationaux, puisque ceux-ci représentent de l’ordre de 90% des ménages ou plus dans 5 Etats de l’UEMOA sur 8. Cependant, dans les 3 Etats que sont la Côte d’Ivoire, le Togo et, dans une moindre mesure, le Sénégal, les non nationaux représentent des pourcentages non négligeables de chefs de ménages pêcheurs, avec des contributions respectives de 42,3%, 27,1% et 13,2%. On observe en particulier, pour la Côte d’Ivoire, le poids très fort des maliens (29,6% des effectifs de pêcheurs continentaux) suivis des ghanéens et des béninois. Dans le cas du Togo, on observe la présence notable (mais non massive) de ghanéens, de béninois et de nigériens.

Bien que l’analyse de la dissémination des nationalités d’émigrants à travers les pays d’accueil ne soit pas aisée à mener à partir de la table 7, on constate que les pêcheurs maliens sont les plus présents à l’extérieur puisqu’ils émigrent dans six autres Etats de l’UEMOA. A l’opposé, les pêcheurs continentaux sénégalais, bissau- guinéens et ivoiriens semblent strictement confinés à leurs propres pays.


Moyens et capacités de pêche

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Pirogues possédées et utilisées par les ménages


Les 8 Etats membres de l’UEMOA totalisent un nombre estimé de 130 000 embarcations possédées par les ménages pratiquant la pêche en milieu continental ou lagunaire. Le Mali et le Bénin rassemblent à eux seuls 76 % (soit 98 000 embarcations) de ce parc piroguier.

On peut classer les pays selon l’importance de leurs parcs (ou nombres d’embarcations possédées) de la façon suivante :

  • Forte importance du parc (supérieur à 20 000 embarcations) : Mali et Benin
  • Moyenne importance du parc (supérieur à 2000 et inférieur à 20 000 embarcations) : Côte d’Ivoire, Niger, Burkina Faso, Sénégal, Togo
  • Faible importance du parc (inférieur à 2 000 embarcations) : Guinée Bissau


Parc piroguier ou nombres d'embarcations possédées.






Nombre et type d'embarcations utilisées par les ménages





On note que les deux résultats obtenus, bien que provenant de données collectées sur des questionnaires distincts (liste des ménages et enquête ménages respectivement) produisent des estimations assez proches quant au parc piroguier avec 130 060 et 149 180 pirogues respectivement. Cette différence de 15 % peut-être due en partie à l’imprécision statistique associée aux procédures d’extrapolation, mais elle s’explique aussi au moins en partie par le fait que les significations ne sont pas tout à fait identiques : dans le deuxième cas, il s’agit du nombre d’embarcations utilisées par les ménages, ce qui fait que l’utilisation partagée d’une même pirogue par plusieurs ménages (notamment en cas de location) peut entrainer des cas de double comptage. C’est pourquoi le chiffre de 130 060 pirogues doit de préférence être retenu pour caractériser la taille du parc piroguier dans l’UEMOA. Cependant, les statistiques concernant les embarcations utilisées par les ménages sont très instructives quant aux proportions relatives des différents types d’embarcations au sein du parc des différents Etats Membres.

Ainsi, il apparait que les pirogues non motorisées représentent la part la plus importante (91%) du parc des embarcations utilisées sur l’ensemble des 8 pays de l’UEMOA. Le taux de motorisation est en fait pratiquement nul au Burkina Faso, au Niger, au Togo et en Guinée Bissau et il n’atteint que 2% en Côte d’Ivoire. Par contre, le Sénégal, le Mali et le Bénin ont des taux de motorisation bien supérieurs, atteignant ou dépassant 10%. Ceci est sans doute à mettre en relation avec l’importance du sous-secteur pêche continentale au Mali et au Bénin, ce qui a conduit à un développement des activités post-capture utilisant de nombreuses pinasses (pirogues de transport à moteur) et aussi, dans le cas du Mali, à un phénomène de migration familiale de pêche utilisant souvent des pinasses.


Sources : Pierre Morand
Les pirogues à membrures (et planches) sont globalement dominantes par rapport aux pirogues monoxyles construites d’un tronc d’arbre (67% contre 31%) avec un ratio au niveau régional atteignant 2,2 ‘pirogues à membrures’ pour 1 ‘pirogue monoxyle’. On peut noter que ce ratio est plus élevé (supérieur à 5 ou 10) dans les pays purement sahéliens en manque de gros troncs d’arbre comme le Burkina, le Niger et le Mali. La motorisation est possible sur tous les types de pirogues comme l’indique la situation au Bénin et au Mali qui disposent de pirogues monoxyles motorisées.

Au Niger, on remarquera l’importance d’un type d’embarcation classé dans la catégorie ‘Autres’ et dénommé localement « gora » et qui atteint 20 % du total d’embarcation. Il s’agit de grosses calebasses sur lesquelles se positionne allongé le pêcheur. Ces embarcations rudimentaires sont principalement utilisées sur le lac Tchad et dans la région de Zinder.

Engins possédés par les ménages


Au niveau régional, les engins que possèdent le plus les ménages sont par ordre décroissant (figure suivante): le filet dormant (27,1%), l’épervier (20,6%), la nasse (16,1%) et la palangre (15,1%).


Nombre d'engins utilisés par les ménages. Pourcentages au niveau régional




La hiérarchie des engins est assez similaire dans la plupart des pays, avec le filet dormant, l’épervier, la nasse et la palangre qui sont généralement dominants. Toutefois, dans deux pays (Mali et Sénégal) le filet dérivant dépasse la nasse, et en Guinée Bissau la senne/filet encerclant vient en second après le filet dormant.

Nombres d'engins utilisés par les ménages, pourcentages par pays.




Ressources : milieux exploités, saisons favorables et espèces cibles

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Types de plans d’eau exploités à proximité des sites d’habitation des pêcheurs


Au niveau régional, les 3 types de plan d’eau les plus cités sont « Fleuve », « Bras de Fleuve » et « Rivière », totalisant la majorité des citations (57 %) . Ils sont suivis par « Lac de Barrage/Retenue » (13,2%) et « Mare » (11,2%).

Répartition des types de plans d'eau cités près des sites d'habitation par pays.




Certains pays présentent des profils spécifiques, comme :

  • le Bénin, où on note l’importance de la qualification « Lac naturel » (24,5%), qui correspond en fait, dans ce cas précis, à des « Lacs » ou à des « Lagunes », et la Côte d’Ivoire, dont 15,0% des sites d’habitation déclarent des plans d’eau de type « Lagune ».
  • le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Togo, où « Lac de Barrage/Retenue» atteint respectivement 41,0 %, 34,4 % et 23,4 %,
  • le Mali, Niger et Sénégal, où « Mare » atteint respectivement 15,2%, 28,2% et 18,4%.

En fait ces profils sont le reflet des paysages hydrographique des différents pays, avec une prédominance des fleuves pour les pays comme le Niger, le Mali (traversés par le fleuve Niger) ou le Sénégal (fleuve Sénégal). Les lacs de barrage et de retenue apparaissent dans les pays ou des équipements de ce type ont été mis en place. Les mares apparaissent en tant que plans d’eau exploités dans les pays sahéliens.



Saisons favorables à la pêche



Les bonnes et mauvaises saisons de pêche continentale sont, en général, bien identifiables selon les pays et se suivent dans le temps. Ainsi en début d’année civile, le Mali est en période de bonne saison de pêche qui a débuté depuis déjà 2 mois (novembre). Il est suivi en avril par la Guinée Bissau pour lequel la meilleure saison de pêche correspond à la saison sèche ; la saison des pluies étant consacrer aux activités agricoles. Pour le Niger, la période de bonne saison débute en juin et, de façon conjointe, le Sénégal, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire ont leur bonne saison de pêche qui s’étend d’août à décembre. Cette période correspond à la période des hautes eaux au cours de laquelle, par le jeu de la migration, on retrouve une diversité d’espèces de poissons dans les plans d’eau.
Le Bénin et le Togo disposent de territoires qui s’allongent en latitude sur des zones climatiques variées, ce qui explique que les bonnes et mauvaises saisons de pêche n’y sont pas homogènes et sont par conséquent difficiles à caractériser au niveau national.

Milieux exploités (en haute-saison de pêche)


Les milieux exploités par la première technique de pêche utilisée pendant la meilleure saison reflètent le contexte environnemental des sites d’habitation, tel qu’il a été décrit plus haut à travers l’indicateur des types de plans d’eau présents autour des sites d’habitation. Ainsi, on note la prédominance des fleuves en tant que milieux exploités avec, selon les pays, quelques particularités comme :

  • le Bénin qui exploite beaucoup de ‘lacs naturels’ et les ‘lagunes’ (ces dernières étant, vraisemblablement comptabilisés sous la modalité ‘autres’ dans le graphique).
  • le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Togo qui exploitent les lacs de barrages et les retenues
  • le Mali, le Niger et le Sénégal qui tirent profit des mares


A noter l’importance de la catégorie « autres milieux » qui est difficilement interprétable mais qui semble pour certains pays avoir permis de compléter la liste des catégories disponibles avec les catégories ‘lagune’ et ‘bras de fleuve’ (non explicitement représentées dans la nomenclature).

Pourcentage de citation des milieux pour la première technique de pêche utilisée en bonne saison




Espèces cibles (dans la ‘meilleure saison’ de pêche)


Les espèces déclarées comme ciblées par les ménages de pêcheurs pendant la meilleure saison et avec leur technique de pêche principale sont assez systématiquement les mêmes. Ce qui a pour conséquence que la ‘diversité des espèces ciblées’ est assez faible (fig. 13). Ainsi, si on considère globalement les déclarations enregistrées auprès des ménages des 8 EM, on observe que 90 % du total des citations (en excluant les ‘non réponses’ et la catégorie ‘Autres’) renvoient à seulement 11 espèces ou groupes d’espèces. En particulier, les tilapias au sens large c'est-à-dire les Cichlidés (Oreochromis, Sarotherodon, Tilapia, Hemichromis) constituent à eux seuls 44 % des réponses, suivi des silures (Clarias, Heterobranchus) (14% des réponses) et du capitaine de fleuve (Lates niloticus) (7% des réponses). Ces 3 premières catégories représentent toujours plus de 50 % des citations dans chacun des 8 pays. Viennent ensuite les Labeo, les petits Characidés des genres Alestes ou Brycinus (« sardines d’eau douce»), les Bagrus , les Chrysichtydés (« mâchoirons d’eau douce et lagune») et la famille des Mochokidés (Synodontis et genres voisins).
On peut toutefois noter l’existence de pays à plus forte diversité d’espèces cibles, comme le Mali et le Sénégal, et des pays à faible diversité d’espèces cibles comme le Bénin et la Guinée Bissau.
On notera également la part significative, mais qui reste assez faible, de la catégorie « Autres » dans les pays côtiers comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Sénégal, ce qui pourrait s’expliquer par la citation d’espèces plutôt maritimes non prévues dans la nomenclature des espèces.

Principales espèces ciblées par les ménages avec l'engin principal pendant la meilleure saison




Effort de pêche et captures

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Taille de maille et catégorie d’hameçons utilisés


Note : Les chiffres ci-après sont issus des nombres de ménages extrapolés déclarant utilisés les différents types d’engins, de maillage et d’hameçons

Les maillages utilisés pour les filets dormants se répartissent à l’échelle de l’ensemble des 8 EM en 30% de catégorie ‘à grandes mailles’ (plus de 4 doigts), 42 % à ‘moyenne maille’ (2,5 à 4 doigts) et 28% ‘à petite mailles’ (jusqu’à 2 doigts). Cette répartition varie peu selon les pays mise à part la Guinée Bissau où les petites mailles sont utilisées pour la moitié des filets dormants.
Les tailles d’hameçons utilisés pour les palangres se répartissent à l’échelle des 8 pays de la façon suivante : petits hameçons (n°11 et plus) : 40 %, moyens hameçons (n° 8 à n° 10) : 37 % et grands hameçons (jusqu’à n°7) : 23 %. Il n’y a pas de différence très marquée selon les pays où on rencontre les trois tailles d’hameçons. On peut cependant noter :

  • un groupe de 3 pays à dominance de petits et moyens hameçons : le Bénin, la Guinée Bissau et le Mali,
  • un groupe de 2 pays à dominance de grands et moyens hameçons : le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire,
  • un groupe de 3 pays où les trois catégories de tailles d’hameçons ont des utilisations équivalentes : le Niger, le Sénégal et le Togo.


Taille de maille pour les filets dormants ,
pourcentage par pays




Catégories de taille d'hameçons des palangres,
pourcentage par pays




Fréquence des sorties de pêche en haute et basse saison


Selon les déclarations des ménages, les nombres de sorties par semaine, parfois appelés taux d’activité, sont en moyenne (ensemble des régions des 8 pays) de l’ordre de 4,5 sorties en mauvaise saison et de 5,7 sorties en bonne saison soit une augmentation de près de 30 % de l’activité en bonne saison de pêche. Ce taux moyen de sorties est assez peu contrasté selon les pays. On notera cependant un taux d’activité élevé au Mali en toute saison, ce qui peut être mis en relation avec une proportion élevée de ménages très professionnalisés dans le poisson (peu d’activité en dehors du secteur pêche).

Nombre moyen de sorties de pêche par semaine par pays et bonne ou mauvaise saison.




Capture par unité d’effort (C.P.U.E.) en haute et basse-saison


La capture moyenne par sortie (utilisée ici comme mesure de la C.P.U.E.) de la pêche continentale apparait très variable selon les saisons dans l’ensemble des pays de l’UEMOA. Durant la saison considérée comme mauvaise par les ménages de pêcheurs, cette capture moyenne par sortie se situe entre 4 kg et 14 kg selon les pays.
Durant la meilleure saison, les rendements moyens varient entre 12 kg (Burkina Faso) et 28 kg (Sénégal) par sortie. Ils sont en général déclarés comme étant de 2 à 4 fois plus forts que ceux de mauvaise saison.

Captures par unité d'effort : captures moyennes par sorties à la bonne et à la mauvaise saison de pêche




Capture totale évaluée


La capture totale annuelle de la pêche continentale dans les 8 pays de l’UEMOA est évaluée entre 298 000 et 382 000 tonnes selon la méthode utilisée (cf annexe 4). Comme pour le nombre d’embarcations, on peut distinguer trois groupes de pays : les pays dont la production annuelle estimée est très importante (supérieure à 70 000 tonnes) avec le Bénin et le Mali qui assurent respectivement 105 000 et 79 000 tonnes soit 56 % de la production régionale estimée. La Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Niger, le Burkina Faso et le Togo constituent quant à eux le second groupe de pays, avec des productions importantes mais qui restent comprises entre 10 000 et 50 000 tonnes annuelles par pays, soit au total 43 % de la production régionale. Enfin, la Guinée Bissau qui, avec moins de 3 000 tonnes de production annuelle, constitue le troisième groupe de pays à faible production continentale.

Productions globales estimées par pays





Sources : Pierre.morand@ird.fr
Les valeurs de production halieutique continentale ainsi obtenues par l’EC 2012 peuvent être comparées aux valeurs connues ou attendues pour les différents pays. Si on se place dans une telle perspective, on peut considérer que, pour trois pays (le Mali, la Côte d’Ivoire et le Niger), les valeurs de production évaluées par l’EC UEMOA 2012 se rangent bien dans la gamme des estimations antérieures. Pour deux pays (le Burkina Faso et le Togo), les évaluations de l’EC 2012 sont au-dessus des chiffres habituellement cités, mais on peut considérer qu’elles constituent des mises à jour attendues et vraisemblables. Pour un pays (la Guinée Bissau), il n’y avait pas de référence antérieure. Enfin, pour deux pays (le Bénin et le Sénégal), les estimations issues de l’EC sont sensiblement au-dessus des valeurs attendues sans qu’on puisse l’expliquer totalement par un effet de mise à jour. Concernant le cas du Sénégal, l’écart assez important (table 3) entre le nombre de sites listés et le nombre de sites enquêtés fait craindre une élimination tardive, sur le terrain, d’un assez grand nombre de micro-sites, ce qui a pu entrainer par la suite un biais par excès au moment des extrapolations1. Pour le Bénin, l’estimation du parc (environ 45 000 pirogues selon l’EC) est assez proche du chiffre antérieur (41 000) donc probablement correcte. La surestimation devrait donc plutôt provenir d’un éventuel biais déclaratif sur les fréquences de sorties ou sur les captures par sortie aux différentes saisons. Dans ce dernier cas, la mise en place ultérieure d’un suivi avec des observations plus directes apportera probablement des informations de rectification très utiles.

Il faut rappeler qu’une enquête cadre n’est habituellement pas considérée comme un outil statistique qui, à lui seul, permet d’estimer de façon correcte et avec une précision satisfaisante la production halieutique d’un pays. Cependant, les chiffres de production présentés ici apparaissent assez satisfaisants et crédibles dans au moins 5 cas sur 8.

Utilisation et valorisation post-capture des produits

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Auto-consommation versus commercialisation


La part des ménages pêcheurs ne déclarant pêcher que pour l’autoconsommation est très réduite, avec un taux moyen de 2,63% sur l’ensemble de l’UEMOA et des valeurs qui ne dépassent 4% que dans trois pays : le Sénégal, avec 4,77%, la Côte d’Ivoire avec 4,98% et le Burkina Faso, avec 7,79%.

Importance relative de la pêche pratiquée pour l'autoconsomation stricte, en terme de pourcentage de ménages que l'autoconsomation de leur production (pas de commmercialisation)




Utilisation de la capture

Puisque la grande majorité des pêcheurs pratiquent à un degré ou à un autre la commercialisation du produit de leur pêche, on doit examiner la part moyenne de quantités capturées que les ménages consacrent soit à la vente directe, soit à la transformation – puisque celle-ci est très généralement orientée ultérieurement vers la vente des produits transformés. Pour l’ensemble de la zone UEMOA, cette statistique de ‘fraction de la capture commercialisée’ s’établit à une valeur moyenne pondérée de 75%, avec des valeurs extrêmes de 63% et 69% (respectivement pour le Sénégal et le Burkina Faso) et de 82% et 86% (respectivement pour le Niger et la Guinée Bissau). La part complémentaire (qui varie donc entre 14% et 37% selon les pays) est celle qui est déclarée comme étant affectée à l’autoconsommation et aux dons.

Il ressort de ces données que, s’il est vrai que la pêche continentale conserve en partie un rôle d’activité de subsistance, puisqu’elle participe systématiquement à la sécurité alimentaire de la famille et des proches du pêcheur, elle est réalisée en première lieu pour des fins de commercialisation du produit et donc de génération de revenus, ce qui la rapproche de la situation connue pour la pêche maritime.

Sources : Pierre.morand@ird.fr

Accès aux commodités utiles pour la filière pêche et la valorisation de ses produits


L’examen des taux d’accès aux différents équipements, commodités et services en liens avec la réalisation de l’activité de pêche et avec la valorisation de ses produits montre que, de façon générale, les pêcheurs continentaux de la zone UEMOA sont peu favorisés. Même en considérant une définition très large de l’accès qui inclut les équipements et services situés non pas sur place mais à proximité (<10 km), on obtient des taux d’accès généralement inférieurs à 22% pour toutes les commodités considérées.

On note toutefois que les conditions générales d’hygiène sur les débarcadères (c’est-à-dire la présence de robinet public et de latrine publique) sont parmi les facteurs qui laissent globalement le plus à désirer, avec un taux d’accès très faible de 7,9% dans un rayon de 10 km. Pour ce qui concerne la proximité d’équipements (stockage de glace, caisse frigorifique..) facilitant la commercialisation en frais, seuls 20,3% des pêcheurs en bénéficient dans un rayon de 10 km si on considère l’ensemble de la zone UEMOA. Mais ce taux est deux fois plus faible en Guinée Bissau, au Sénégal et au Burkina Faso.

Si on considère l’ensemble des paramètres sur ce thème, il apparaît que les pêcheurs continentaux du Sénégal sont globalement les plus mal lotis, alors que ceux du Niger semblent les plus favorisés, ce qui s’explique par la fait qu’une proportion importante d’entre eux sont concentrés autour des débarcadères relativement bien équipés des rives du lac Tchad.

Taux d'accès des ménages de pêcheurs à différentes commodités et services en lien avec la pêche et la valorisation de ses produits, dans un rayon de moins de 10Km de leur résidence




Taux d'accès des ménages de pêcheurs à différentes commodités et services en lien avec la pêche et la valorisation de ses produits, selon le rayon de distance à la résidence.

Importance du flux de produits passant par la transformation



La part de la capture qui entre dans un processus de transformation ne peut pas être précisément connue à partir de l’enquête, car une partie des poissons mentionnés comme « vendus en frais » par les ménages pêcheurs est achetée par des transformatrices. Mais l’importance relative du secteur de la transformation dans les différents pays peut être appréciée indirectement par le nombre d’implications de personnes dans cette activité, en regard du nombre de personnes actives dans la capture. Si on se base sur ce critère, on peut classer les pays de la façon suivante : en tête vient le Mali, avec un ratio de 0,74 personnes impliquées dans la transformation pour 1 personne dans la capture, suivi par le Niger et le Togo (ratio de 0,5 environ) puis par la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Bénin (ratio de 0,3 à 0,4) et enfin la Guinée Bissau et le Sénégal (ratio inférieur à 0,2).

Importance relative des différentes techniques de transformation


Au-delà du niveau global de recours à la transformation, il faut aussi examiner par quelles techniques cette transformation est réalisée. Sur cet aspect, on observe des différences importantes entre les 8 Etats de la zone UEMOA (fig.20) : alors que certains pays, comme la Guinée Bissau, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, présentent des activités de transformation qui sont très concentrées sur le fumage (à 80% ou plus), il y a d’autres pays, comme le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, qui voient leurs activités ‘hors fumage’ totaliser 50% ou plus de l’activité de transformation. En particulier, on note les places assez importantes du séchage, du brûlage, de l’huilage et de la mise en farine au Mali, alors que le Sénégal se distingue par l’importance du séchage, de la fermentation, du salage. Cependant, si on considère l’ensemble de la zone UEMOA, c’est bien le fumage qui reste la technique la plus fréquemment utilisée en pêche continentale, avec une part de l’activité de transformation que l’on peut estimer à 59,7%, suivi de très loin par le séchage avec 11,4%.

Fréquence de recours aux différentes technique de transformation, calculées à partir des "nombres ménages*nb de mois" de déclaration des différentes techniques de transformation




Coûts et revenus dans la pêche

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Coût des équipements de pêche des ménages



Les équipements de pêche des pêcheurs continentaux sont principalement constitués d’une (ou parfois deux) embarcation(s), très généralement non motorisée(s), et d’autre part d’engins de pêche sensu stricto (filets, hameçons, nasses).

Concernant les embarcations, l’examen des données montre que les prix d’achat des pirogues (non motorisées) sont les plus élevés dans les pays où les pêcheurs sont traditionnellement adeptes du bois rouge pour la construction de pirogues solides alors que ce type de bois y est devenu rare (Mali, Sénégal). Les prix sont au contraire bas dans les régions forestières (Guinée Bissau, Côte d’Ivoire) ou bien lorsque les pêcheurs sont moins exigeants et se contentent de matériaux de construction peu chers (cas du bois blanc au Burkina Faso) et/ou d’embarcations de formats modestes (« gora » du Niger).

Prix moyen d'achat, durée de vie moyenne, nombre moyen par ménage et coût moyen d'équipement des ménages par rapport au principal équipement de pêche : la pirogue de pêche non motorisée




Compte tenu des différences de durée de vie des pirogues (qui influent sur la durée de leur amortissement) et des différences de parc piroguier moyen par ménage, le coût que les ménages supportent annuellement pour s’équiper en pirogues de pêche non motorisées sont en moyenne de 25 762 F CFA environ pour l’ensemble de la zone UEMOA. Mais ce coût présente des contrastes assez forts d’un pays à l’autre (table 12), avec des valeurs maximales observées au Mali, au Togo et au Sénégal (respectivement 42 350 F CFA, 33 622 F CFA et 30 361 F CFA) et une valeur minimale de 12 589 F CFA au Burkina Faso.
L’autre poste de dépenses des ménages pour leur équipement de pêche est constitué par le renouvellement des engins de pêche, lequel représente des montants financiers 5 à 6 fois plus importants que l’équipement en pirogue. On enregistre en effet une valeur moyenne d’environ 153 779 F CFA pour l’ensemble de la zone UEMOA, avec une gamme de moyennes nationales qui s’étend de 59 982 F CFA (Burkina Faso) à 221 516 F CFA (Mali).

En sommant les coûts d’équipement en pirogues non motorisées et en engins, on obtient une estimation du coût total moyen supporté par les ménages pour s’équiper pour la pêche (tab. 12). L’examen des résultats montre que c’est au Mali puis en Côte d’Ivoire et au Bénin que les ménages de pêcheurs déploient le plus gros effort financier pour s’équiper, avec des montants de 263 866 FCFA et 192 250 FCFA en moyenne, alors que c’est au Burkina Faso que cet effort est minimum (72 571 FCFA).

Coût d'équipement total moyen annuel suppporté par les ménages pour pratiquer la pêche




Revenus tirés de l’activité de pêche par les ménages



L’évaluation exacte du revenu tiré d’une activité est une opération qui peut être lourde et complexe. Cette évaluation sera basée ici sur une simple question: « combien gagnez-vous en moyenne par mois en faisant.. », qui a été déclinée selon les différentes activités, et en distinguant haute et basse saison. Il s’ensuit que l’information collectée est plutôt un « gain » qu’un revenu net, c’est-à-dire une information intégrant de façon convenable le chiffre d’affaire mais avec une prise en compte probablement incomplète des coûts intermédiaires. Cependant, on peut considérer cette information comme un proxy qui est certainement très corrélé au revenu et qui approche vraisemblablement la valeur de ce paramètre, en admettant un biais par excès.

Il apparaît (que les pêcheurs continentaux de Côte d’Ivoire et du Mali sont ceux qui dégagent les plus gros revenus de leurs activités dans le secteur pêche, avec toutefois une pondération différente, puisqu’au Mali le poids relatif des activités post-capture est plus important. Au Burkina Faso, les revenus tirés de la pêche sont généralement faibles. On note également le peu de poids des revenus tirés de la transformation au Sénégal.

Gains en millers de FCFA réalisés dans les activités du sous secteur pêche par ménage moyens et par an




Contributions relatives des activités comme sources de revenus des ménages



Dans ce type d’enquête, il est difficile d’évaluer de façon précise la part que les différentes activités prennent en tant que sources de revenus des ménages. Cependant, une évaluation de l’importance relative des sources de revenus peut se fonder sur un questionnement portant, auprès de chaque ménage, sur le classement (rang) des diverses activités sources de revenus. On effectue ensuite une analyse de la fréquence de citation des différents activités comme sources de revenus, en appliquant une pondération de 0.4, 0.3, 0.2 ou 0.1 selon que l’activité a été citée comme première, deuxième, troisième ou quatrième source de revenus. En cumulant ces données de citations pondérées par leurs rangs, on obtient un score qui peut être considéré comme un proxy de l’importance de la contribution des différentes activités aux revenus des ménages du sous-secteur pêche continentale (fig. 22).

Score de contribution (en parts relatives) des différentes activités aux revenus totaux des ménages




L’examen des contributions des différentes activités aux revenus des ménages du secteur pêche continentale montre que ceux-ci obtiennent des revenus à partir de multiples activités, qui sont situées à l’intérieur du sous secteur (capture, transformation et commerce du poisson) et dans d’autres activités situées dans le secteur primaire (agriculture, élevage) voire même, plus rarement, dans le secteur secondaire ou tertiaire (commerce et artisanat).  Ce sont les ménages pêcheurs maliens qui sont les plus fortement dépendants des trois activités du sous-secteur pêche, alors que, à l’opposé, les ménages pêcheurs du Burkina Faso ont des revenus majoritairement basés sur l’agriculture et l’élevage.

Conditions de vie et d'insertion sociale des pêcheurs

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Types de sites d’habitat occupés par les pêcheurs



Dans presque tous les pays de l’UEMOA (à l’exception de la Guinée Bissau), la majorité des sites d’habitat accueillant des ménages pêcheurs sont des sites ayant statut de villages, de villes ou de quartiers de villes, ce qui dénote l’ancienneté de fondation des sites habités par les pêcheurs.

Proportion de sites d'habitations de pêcheurs par type de site




C’est au Sénégal et au Burkina Faso que la proportion de tels sites est la plus élevée. Cependant, dans certains pays, la fréquence des sites n’ayant qu’un statut de campement ou de hameau est loin d’être négligeable : cela représente 35% à 45% des cas en Côte d’Ivoire, au Togo et au Mali et près de 4 sites sur 5 en Guinée Bissau. Pour ce qui concerne les deux premiers pays cités (Côte d’Ivoire et Togo), de tels chiffres peuvent être expliqués par la forte proportion de migrants étrangers parmi les pêcheurs. Pour le cas de la Guinée Bissau, il s’agit plutôt d’une spécificité de la qualification du mode d’habitat. Au Mali, la vie en campement est fréquente car elle va de pair avec la migration qui est une composante du système traditionnel de pêche. D’ailleurs, le Mali est le seul pays à compter une proportion notable de campements saisonniers (environ 12%).

Accès aux équipements et services collectifs sur les sites d’habitat



Dans le but d’apprécier les conditions générales de vie des ménages, on a étudié la présence de divers types d’équipements ou de services collectifs, sur place ou à proximité de leurs sites de résidence.
Les résultats montrent que le service « réseau d’électricité » reste globalement peu présent dans les zones essentiellement rurales où vivent les pêcheurs, avec un taux de 21,3 % pour l’ensemble de l’UEMOA et des maximas qui n’atteigent que 40,8% et 37,5% dans les pays les mieux équipés (respectivement la Côte d’Ivoire et le Sénégal). Le réseau de centres de santé est également défaillant (33,0% sur l’ensemble), malgré un effort notable au Niger et au Sénégal (respectivement 54,9% et 53,6 %).

Taux de présence en % des différents équipements ou services à proximité moins de 10km des sites d'habitation.




Présence et accessibilité (sur place ou à proximité)du site d'habitation aux services et commodités :
école primaire, puits/forage, réseau téléphonique, électricité, centre de santé,
marché périodique

Le taux de présence des écoles primaires « sur place » est au contraire élevé, avec un chiffre moyen de 66,8% qui s’élève jusqu’à 87,0% au Sénégal. De même, la couverture du réseau téléphonique cellulaire est en train de se généraliser (taux d’ensemble de 57,6 %) même si le Mali reste quelque peu en retard (avec un accès de 28,0%) sur cet aspect.

Globalement, les pêcheurs les plus défavorisés du point de vue des accès aux différents équipements et services collectifs sont ceux du Mali, et ceux qui sont au contraire les plus favorisés sont ceux du Sénégal suivis de ceux du Niger.  

Qualité de l’habitat domestique des ménages



Dans le but d’apprécier les conditions d’habitat des ménages, on a étudié en regard de leur habitation la présence de certains équipements et la satisfaction de critères de qualité de construction.

Taux d'équipement en % de l'habitat des pêcheurs en différentes facilités et qualités .




Les habitats de pêcheurs les mieux équipés (cf tableau) se trouvent en Guinée Bissau et en Côte d’Ivoire, mais pour des raisons différentes : l’habitat en Guinée Bissau se distingue par un fort taux d’équipement en latrines (82,7%) et en point d’eau domestique (44,8%), alors que l’habitat en Côte d’Ivoire est souvent caractérisé par un sol dur (60,3%) et présente une assez forte disponibilité en électricité (39,8%). Au contraire, les habitations des pêcheurs du Mali et du Niger sont particulièrement mal équipées. A noter le taux non négligeables d’habitat en « mur de paille » au Mali (9,6%) qui va de pair avec la relative importance des campements saisonniers dans ce pays.

Type de source d’approvisionnement en eau pour les ménages



L’examen des sources d’approvisionnement en eau des ménages montre que les conditions minimales d’approvisionnement nécessaires pour disposer d’une eau « salubre » (eau tirée du robinet ou eau de puits ou forage) ne sont réunies que chez 68,3% des ménages pêcheurs au niveau de l’ensemble de l’UEMOA (fig. 24). Ce taux est toutefois sensiblement plus élevé en Guinée Bissau (93,2%) et au Burkina Faso (86,1%), les deux pays les plus favorisés concernant cet aspect. Il est par contre beaucoup plus faible au Togo (50,2%) et surtout au Mali (43,9%) où la majorité des ménages sont donc contraints d’avoir recours à des sources d’approvisionnement peu sûres, telles que les lacs, mares et rivières.

Caractérisation du type d'équipement permettant l'accès à l'eau à usage domestique





Il est à noter que le taux d’accès à l’eau salubre constitue un indicateur OMD et que les statistiques régionales fournissent une évaluation de ce taux à 69,0% pour l’ensemble des populations de la zone UEMOA (ruraux et urbains confondus), une valeur très voisine de celle trouvée par l’EC pour les ménages pêcheurs dans leur ensemble.

Niveau d’éducation et d’alphabétisation des chefs des ménages du sous-secteur pêche continentale



Le niveau d’éducation scolaire et le niveau d’alphabétisation des chefs de ménages constituent des paramètres clés pour une bonne mise en œuvre des politiques de développement et d’aménagement du sous secteur pêche continentale. Les données ont été collectées chez les chefs de ménages actuels, qui sont situés pour la plupart dans les tranches d’âge 35 à 55 ans et qui étaient en âge d’être scolarisés au niveau primaire dans les années 1963 à 1989.
L’examen des résultats de l’enquête montre un niveau d’alphabétisation effective – maîtrise de la lecture – qui est assez faible (34,3%) au niveau de l’ensemble de la zone UEMOA, ce qui s’explique par un taux de passage par l’école qui est également assez faible (40,4%, dont 23,5% par l’école française, portugaise ou franco-arabe). Les chefs de ménage les moins favorisés sur cet aspect sont ceux du Mali, avec 23,8% d’alphabétisation et 31,8% de passage par l’école. A l’opposé, la Guinée Bissau et le Togo montrent ici d’assez bons chiffres (respectivement 68,7% et 54,3% de taux de lecture acquise chez les chefs de ménage). On doit noter l’importance de la fréquentation de l’école coranique au Niger (50,1%), qui permet à 1 chef de ménage pêcheur sur 2 de ce pays de maîtriser la lecture, alors que le taux de fréquentation de l’école française y était très faible (12,5%) pour les classes d’âge concernées.

Taux de déclaration de passage par l'écôle chez les chefs de ménage actuels, et taux d'acquisition de la lecture.




Niveau d'instruction des professionnels du secteur pêche

Taux d'acquisition de la lecture

Taux d'acquisition de l'écriture

Taux de scolarisation des enfants des ménages du sous-secteur



On considère généralement que la scolarisation des enfants, notamment au niveau de l’école primaire, est une condition nécessaire au développement. Le ratio de scolarisation des filles (relativement à celui des garçons) est un facteur d’amélioration de l’égalité des genres, de la santé et il favorise également la maîtrise de la natalité (donc les chances d’avènement d’une transition démographique) dans le proche futur.

Taux de scolarisation des enfants (filles et garçons) des ménages de pêcheurs dans la primaier (y compris écôle coranique).




Les résultats (tableau scolarisation filles/garçons) pour l’ensemble de la zone UEMOA montrent que la scolarisation des enfants des ménages pêcheurs reste, de façon générale, encore très imparfaite, puisque des taux de 44,6% et de 46% (respectivement pour les garçons et pour les filles) sont observés. On note ainsi que le taux de scolarisation des filles est similaire voire légèrement supérieur à celui des garçons (indicateur OMD).

Certains pays, qui étaient déjà identifiés comme remarquables au point précédent (table 16) se distinguent là encore de façon positive : la Guinée Bissau (plus de 90% de taux de scolarisation), suivie de loin par le Togo qui est ici pratiquement rejoint par le Burkina Faso où la situation de scolarisation semble s’être considérablement améliorée depuis les années d’enfance des parents. Au Mali, le taux de scolarisation des enfants chez les ménages de pêcheurs reste encore insuffisant mais il a beaucoup progressé si on se réfère au taux de fréquentation scolaire et au taux d’alphabétisation de leurs parents. Dans certains pays (Côte d’Ivoire), la situation vécue par les enfants d’aujourd’hui semble au contraire plus défavorable que la situation rencontrée il y a quelques décennies par leurs parents, puisque les taux de scolarisation ne sont que de 30,4% (chez les garçons) et 27,6% (chez les filles) alors que leurs pères ou grands pères (enquêtés au point précédent comme chefs de ménage, table 16) sont alphabétisés à 48,4% et avaient dans leur majorité (à 56,1%) fréquenté l’école dans les années 1960 à 80. La forte proportion de ménages pêcheurs (notamment de pêcheurs étrangers) vivant en campement dans la zone médiane du pays fortement touchée par l’insécurité durant la décennie 2000 pourrait expliquer une telle évolution négative de la scolarisation en Côte d’Ivoire.

Gestion et encadrement du sous secteur pêche continentale

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Gestion et encadrement du sous secteur pêche continentale



Présence de mécanismes de prévention et gestion des conflits La pêche est une activité économique qui consiste à exploiter une ressource sauvage et non appropriée par nature, c’est-à-dire mouvante et qui n’appartient à personne en particulier, ce qui peut générer des conflits ou des phénomènes de surexploitation. C’est pourquoi on considère que la pêche ne peut être rentable de façon durable que si des mécanismes coutumiers ou modernes interviennent pour la réguler. Il est donc intéressant d’enquêter sur l’existence de tels mécanismes.

Pourcentage de ménages de pêcheurs résidant dans des sites pour lesquels l'existence de mécanismes de gestion ou de résolution de conflits a été déclarée




L’examen des résultats collectés sur la présence de mécanismes de gestion des conflits au niveau des sites d’habitat fait apparaître des taux de présence modérés (42,0% en moyenne sur la zone UEMOA) ainsi qu’une grande diversité dans les réponses, lesquelles sont assez difficiles à interpréter. Il apparait simplement que dans les pays où la pêche continentale s’est développée assez récemment (Guinée Bissau), la présence de mécanismes de gestion semble plus rare.

Encadrement par des organisations socio-professionnelles



Les politiques publiques et les projets appuyés par l’aide extérieure préconisent en général la création d’organisations socio-professionnelles (OSP) de façon à disposer d’interlocuteurs pour une meilleure adéquation et acceptation des interventions. Il est important d’étudier comment les communautés de pêcheurs ont suivi ces recommandations et comment elles revendiquent aujourd’hui l’existence d’OSP dans leurs villages ou campements. Plus la présence d’OSP est forte, plus il est facile pour les administrations et les projets de traiter avec les populations de pêcheurs.

Pourcentage de ménages de pêcheurs résidant dans des sites d'habitat où est déclarée la présence d'au moins une organisation socio-professionnelle.




L’examen des résultats montre de fortes différences entre les pays. Ces différences font ressortir les pays où les communautés de pêcheurs se sont organisées pour devenir des interlocuteurs face aux administrations et pour mieux bénéficier des actions d’aides des projets. Les pays sahéliens (Niger, Mali, Sénégal, Burkina Faso) apparaissent ainsi comme ceux où les pêcheurs sont les mieux organisés. Alors que les pays côtiers avec une part importante de pêcheurs étrangers (Togo, Côte d’Ivoire) montrent au contraire un déficit d’organisation des professionnels du secteur pêche continental.

Elements de synthèse

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L’enquête cadre 2012 sur les pêches continentales dans les Etats membres de l’UEMOA a apporté de nombreuses informations qui ont permis de construire ou de mettre à jour les connaissances sur les points suivants:

  • le poids réel de ce sous-secteur dans l’UEMOA, aussi bien sur le plan démographique qu’économique ;
  • les valeurs de différents grands chiffres et ratio structurels que présente ce sous secteur dans la zone UEMOA, en comparaison avec le reste du monde ;
  • les conditions de vie et l’insertion sociale des ménages pêcheurs.
  • les points communs et différences de profils par pays que présente ce sous secteur ;

Poids de la pêche continentale dans l’UEMOA



Avec une production totale estimée à environ 300 000 tonnes de poissons (précisément entre 297 000 et 383 000 t selon les méthodes de calcul utilisées), un nombre de ménages impliqués dépassant les 120 000 et un nombre d’emplois réels que l’on peut situer entre 400 000 et 500 000 personnes physiques, soit près de 1% de la population active estimée, le sous secteur de la pêche continentale apparaît comme un élément non négligeable dans l’économie des Etats de la zone UEMOA. Ainsi, la part de la population dont les moyens d’existence reposent (au moins en partie) sur ce sous-secteur peut être évaluée à 1,1% de la population totale des Etats de la zone. Quant à la contribution de cette production continentale à la satisfaction des besoins en consommation de poisson dans la zone UEMOA, elle peut-être évaluée entre 20% et 33,5% selon le mode de calcul utilisé pour évaluer les besoins en poisson (table suivante).

La production de pêche continentale face aux consommations de poissons apparentes connues (données FAOSTAT) ou aux besoin s recalculés sur la base d'un disponible 'souhaitable' de 15kg/habitant et par an en référence à la consommation moyenne de poisson dans les pays en voie de développement dans le monde et qui était évaluée à 14.4Kg par habitants en 2005(FAO)




Ces chiffres montrent cependant les limites du potentiel d’apport productif de ce sous-secteur face à une croissance démographique régionale qui reste très soutenue, de l’ordre de 3% par an. Car les signes de surexploitation qui apparaissent déjà chez les grands Etats pêcheurs continentaux (comme le Mali) montrent que la production de poisson sauvage dans les lacs et fleuves ne pourra pas être fortement augmentée dans les années à venir. Ainsi, les Etats non côtiers de l’UEMOA seront de plus en plus en situation de déficit de ‘protéines-poisson’ et, plus généralement, de protéines animales. Ils seront donc contraints de recourir à des importations croissantes de poisson marin congelé – comme ils ont déjà commencé à le faire. Seul un développement massif de l’aquaculture pourrait rééquilibrer (en partie) ce déficit. Quant à la situation des Etats côtiers, elle pourrait être un peu moins tendue dans certains cas, notamment pour ceux qui disposent d’un important secteur de pêche côtière (cas du Sénégal). Mais pour d’autres cas (ex. : la Côte d’Ivoire), la situation de déficit de production nationale en protéines-poisson et en protéines animales impose déjà le recours à des importations massives de poisson congelé de type ‘petits pélagiques’.


Gora (site de Kassama-Zinder et sur le Lac Tchad)

Grands chiffres et ratios structurels de la pêche continentale



Depuis le travail de Thompson (1982), les spécialistes de la pêche examinent de façon comparative les apports des différents segments des secteurs pêches dans le monde en termes de production, de création d’emplois et de création de richesses. Pour faciliter ce travail de comparaison, une série de grands chiffres statistiques et de ratios sont présentés. L’examen de ces grands chiffres et ratios dans le cas de l’enquête cadre UEMOA 2012 sur les pêches continentales fait ainsi apparaître certains résultats majeurs qui peuvent être comparés au reste du monde (table suivante).

Les chiffres concernant les implications de personnes (ou nombre d’emplois à temps complet ou partiel) dans l’activité de capture dans les pêches continentales de l’UEMOA font apparaître des valeurs d’effectifs par tonne de poisson capturé qui sont un peu plus faibles que ceux des pêches continentales dans les pays en développement en général au niveau mondial (1,05 pêcheur par tonne dans l’UEMOA contre 1,38 dans le monde). Cela signifie inversement que les productivités de capture dans l’UEMOA sont un peu plus élevées que la moyenne mondiale (0,95 t/an par pêcheur contre 0,72 t/an au niveau mondial). Il faut noter ici que les statistiques ‘mondiales’ des pêches artisanales dans les pays en développement sont constituées en premier lieu par les chiffres des pays asiatiques où les situations de forte surexploitation sont généralisées, avec corrélativement des productivités par pêcheur qui sont faibles.

L’écart des emplois créés est encore plus net en ce qui concerne les emplois post-capture : alors que 1 tonne de poisson capturé génère en moyenne 2,92 emplois (à temps plein ou partiel) de transformateur ou de commerçant de poisson dans les pêches continentales au niveau mondial (c’est-à-dire majoritairement en Asie), ce chiffre n’est que de 1,00 dans l’UEMOA. Cet écart traduit vraisemblablement une plus grande part d’autoconsommation et surtout de commercialisation en frais dans l’UEMOA, qui peut s’expliquer par un développement de la pêche plus récent (du moins dans un certain nombre de pays d’Afrique de l’Ouest) allant de pair avec une tradition moins ancrée de valorisation des produits. Notons à l’appui de cette hypothèse que le Mali, vieux pays de pêche, montre (a contrario de la moyenne UEMOA) un fort nombre d’emplois de pêcheurs par tonne de poisson capturé et surtout un ratio d’emplois créés dans le segment post-capture bien supérieur à la moyenne régionale, rejoignant les valeurs mondiales et asiatiques.

La proportion de femmes dans la ‘force totale de travail’ (i.e. le ‘nombre total d’implications’) au sein du secteur de la pêche continentale est à peine plus faible dans l’agrégat UEMOA (48%) que dans l’ensemble des pays en développement si on considère le même secteur (54%). Notons cependant que les deux plus grands pays de pêche continentale de l’UEMOA (le Bénin et le Mali) sont quasiment conformes à la moyenne mondiale sur cet aspect, avec respectivement 51% et 53% de proportion de femmes. Ces taux élevés de féminité, observés aussi bien dans l’UEMOA que dans le monde en général pour la pêche continentale, sont sensiblement au-dessus du taux de féminité moyen (36%) qui est observé pour les pêches artisanales maritimes des pays en développement au niveau mondial.

Considérant enfin la valeur des captures par tonne, exprimée en équivalent dollar, la supériorité légère observée en moyenne en zone monétaire UEMOA (822 USD /t contre 615,4 USD/t au niveau mondial) s’explique aisément par le rattachement fixe du Franc CFA à l’EURO qui est une devise forte, ce qui entraîne des coûts et prix élevés, de façon générale, dans la dite zone monétaire.

Conditions de vie et insertion sociale des pêcheurs



Dans le cadre de la présente enquête UEMOA 2012 sur la pêche continentale, les conditions de vie et l’insertion sociale des pêcheurs peuvent s’apprécier notamment à travers des indicateurs tels que l’accès aux services et équipements collectifs, le niveau de scolarisation et le taux d’accès à un approvisionnement amélioré en eau.

Concernant le premier point, c’est le taux d’accès à un centre de santé ‘sur place’ qui a été produit par la présente enquête UEMOA sur les pêcheurs continentaux. Or ce taux n’est pas disponible dans les statistiques générales des différents pays. A la place on trouve au niveau national un indicateur voisin (ou proxy) qui est le ‘taux de naissance médicalement assistée’, mais il n’est pas disponible pour les zones rurales. Il n’est donc guère possible de tirer des comparaisons ni des conclusions concernant cet indicateur.

Les taux de scolarisation (indicateur 2.1 de la liste OMD – ‘Objectif 2 : Assurer l’éducation primaire pour tous’) des filles et garçons ont été évalués par l’enquête pêche continentale UEMOA 2012 et les résultats peuvent être mis en regard des taux de scolarisation des filles et des garçons et dans les différents pays, calculés sur la même tranche d’âge 6-12 ans. Le ratio fille-garçon peut aussi être calculé, ce qui conduit à l’indicateur 3.1 de la liste OMD (‘Objectif 3 : Promouvoir l’égalité des sexes’). On obtient ainsi le tableau comparatif suivant (table suivante):


Pirogue de transport (Gaya)
L’examen des chiffres sur la scolarisation montre clairement un déficit très important de scolarisation chez les ménages pêcheurs, avec des chiffres régionaux qui sont de l’ordre de la moitié du taux de scolarisation générale. Il faut cependant prendre en compte le fait que les chiffres globaux par pays se réfèrent à la population générale (population urbaine incluse) alors que ceux de l’enquête pêche continentale UEMOA 2012 sont des chiffres qui, de fait, correspondent quasi-exclusivement à des zones rurales (hormis de très rares cas de pêcheurs urbains). Une partie de l’écart observé trouve sans doute ici son origine. Cependant, un effet négatif spécifique du à la condition de « pêcheur » est également décelable puisque l’on observe que les écarts entre le taux général et le taux de l’enquête pêcheur sont d’autant plus fort que l’on a affaire à des pays où les pêcheurs sont très ‘professionnels’ (la pêche et les activités connexes représentent 60% au moins des revenus des pêcheurs) tels que le Mali, le Bénin, le Togo et la Côte d’Ivoire. De plus, l’écart est un peu moins marqué chez les filles que chez les garçons (lesquels sont susceptibles d’accompagner leur père à la pêche). Tous ces indices tendent à confirmer la persistance d’un problème spécifique de scolarisation dans le monde pêcheur.
Concernant le taux d’accès à l’eau potable (indicateur 7.8 dans la liste OMD), il est observé dans la présente enquête à travers le taux d’accès des ménages à des sources d’approvisionnement amélioré (robinets, puits ou forages). Ces données peuvent être comparées aux valeurs de taux d’accès à l’eau potable publiées pour chacun des pays de l’UEMOA en général et dans les zones rurales en particulier.

De façon générale, les ménages pêcheurs n’apparaissent pas défavorisés sur la question de l’accès à l’eau potable, exhibant sur l’ensemble de l’enquête UEMOA 2012 un taux d’accès quasi-identique (68,3%) à celui de l’UEMOA considérée dans son ensemble (69%). Mais on observe d’un pays à l’autre des disparités assez comparables à celles observées chez les ruraux. Ainsi, on retrouve chez les ménages pêcheurs du Mali et du Togo des taux d’accès assez faibles qui sont du même ordre (40% à 50%) que ceux rencontrés en général dans les zones rurales de ces mêmes pays. A l’opposé, les pays dont les zones rurales présentent globalement de bons taux (> 68%) d’accès à l’eau potable (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire) montrent également des valeurs élevées chez les ménages pêcheurs. Enfin, en Guinée Bissau, au Sénégal et au Togo, les ruraux en général ne bénéficient pas de bons taux d’accès à l’eau potable mais, de façon étrange, les ménages pêcheurs de ces trois pays semblent mieux pourvus sur ce point.

Contrastes inter-EM des profils de la pêche continentale



L’analyse de l’ensemble des résultats obtenus par l’enquête pêche continentale UEMOA 2012 fait ressortir des profils de ce sous secteur assez différents.

Le Bénin et le Mali, les deux ‘grands’ pays de la pêche continentale dans la zone UEMOA, partagent à ce titre certaines caractéristiques : grand nombre de pêcheurs et d’embarcations, production élevée. Mais au-delà de ces points communs, les différences sont importantes : les pêches continentales du Bénin sont plutôt des pêches du système fluvio-lacustre, en partie aussi lagunaire, qui est situé proche de l’océan, alors que celles du Mali se déploient en pleine zone sahélienne à partir d’un foyer historique exceptionnel, le Delta intérieur du Niger.
Mais surtout, sur de nombreux indicateurs, les pêcheurs du Mali se dégagent et présentent des traits extrêmes : une forte spécialisation et une forte dépendance des ménages vis-à-vis du secteur poisson, avec un fort investissement matériel, des engins de pêche très variés, tantôt anciens tantôt modernes, un développement remarquable du segment post-capture, notamment de la transformation qui est non seulement massive mais technologiquement diversifiée, une forte propension à la migration intra-nationale et internationale, des conditions de vie (habitat) et d’insertion sociale (niveau de scolarisation) qui sont très négativement affectées par un ‘mode de vie pêcheur’ spécifique et renvoyant à une identité sociale particulière, celle de l’appartenance à des ethnies/castes vouées au fleuve, au poisson et à la pêche : les bozo et les somono.

Les ménages pêcheurs continentaux et lacustres du Bénin sont encore plus nombreux que les maliens mais ils sont moins « typés », avec une part plus importante d’activité et de revenu agricoles, un mode de vie plus sédentaire et des conditions de vie qui semblent moins affectées par la pratique de la pêche et qui sont vraisemblablement assez proches de celles prévalant dans le monde rural béninois en général. Seule la scolarisation est en décalage négatif nette par rapport au niveau national moyen. Dans l’ensemble, il apparait que le profil moyen du pêcheur béninois est assez représentatif du profil ‘moyen’ du pêcheur continental dans l’ensemble de l’UEMOA en regard de nombreux critères (polyactivité, investissement dans la pêche, sources de revenus, conditions de vie).
Avec une évaluation de production des pêches continentales (et lagunaires) à 40 000 ou 45 000 tonnes, à un niveau conforme à ce qui était attendu, la Côte d’Ivoire se présente comme le troisième pays de pêche continentale de la zone UEMOA. Mais le profil de sa pêche continentale est difficile à dresser, dans la mesure où les indicateurs nationaux agrègent des types de pêcheries très différents sur les plans géographiques et socio-économiques : des lagunes dans le Sud (i) où des communautés de pêcheurs autochtones, poly-actifs pratiquant la pêche à temps partiel, accueillent des pêcheurs migrants étrangers plus spécialisés ; au centre de grands lacs de retenue (ii) où la pêche est majoritairement le fait de pêcheurs maliens très professionnels qui se sont installés en campement depuis les années 80 ; un peu partout sur les fleuves des pêcheurs villageois autochtones mêlant pêche de subsistance et petite commercialisation génératrice de revenus (iii), et enfin (iv) des pêcheries sur les petites retenues hydro-agricoles créés dans la moitié Nord du pays au cours des dernières décennies. Globalement, le contexte économique du pays, avec une forte demande urbaine, permet aux pêcheurs ivoiriens de bien vendre leurs produits et d’en tirer des revenus assez importants. Mais les indicateurs de conditions de vie et d’insertion sociale des ménages pêcheurs sont contrastés, sans doute du fait des diversités de situation géographique et des impacts de la crise d’insécurité survenue dans un passé récent.


Sources :
Le Burkina Faso est, à sa façon, un assez grand pays de pêche, puisque cette activité est pratiquée par beaucoup de ménages ruraux qui sont répartis dans un très grand nombre de villages dans presque toutes les régions. Ce large déploiement géographique de la pêche sur le territoire a été favorisé par la multiplication des petites retenues hydro-agricoles depuis les années 80. Mais pour la majorité de ces ménages, la pêche n’est qu’une activité secondaire, c’est-à-dire complémentaire de l’agriculture qui reste l’activité principale. Le Burkina Faso est le seul pays de l’UEMOA où la population de pêcheurs présente dans sa grande majorité un tel comportement. D’ailleurs, hors de la bonne saison d’août à décembre, l’activité de capture se réduit beaucoup. Les ménages investissent peu dans un matériel de pêche qui est peu diversifié. Les captures et revenus obtenus par la pêche sont modestes et l’activité post-capture est peu développée. Les ménages pratiquant la pêche ne se distinguent guère du reste du monde rural par leurs conditions de vie, et ils bénéficient ainsi largement des efforts déployés par les autorités et les projets en matière de construction d’écoles et d’amélioration de l’accès à l’eau potable.
Les caractéristiques du profil halieutique du Niger évoquent, bien que de façon atténuée, les traits décrits pour le Burkina Faso, avec notamment une forte pratique de l’agriculture (et même, dans une moindre mesure, de l’élevage) chez les ménages pêcheurs. Cependant, le Niger montre un trait particulier qui est la faiblesse relative de l’implication des femmes dans le secteur pêche, bien en deca des niveaux observés dans les pays voisins dans l’UEMOA en général. Ainsi, c’est le seul pays de l’UEMOA où le commerce du poisson est davantage l’affaire des hommes que des femmes. Enfin, les ménages pêcheurs du Niger se distinguent par des conditions d’habitat particulièrement défavorables, alors que, paradoxalement, les équipements et services collectifs sont bien présents dans les villages.

Le sous-secteur pêche continentale se trouve au Sénégal dans une position très singulière, puisqu’il jouxte l’un des plus grands secteurs pêches artisanales maritimes de toute l’Afrique. De plus, la région qui était la plus favorable à la pêche continentale, c’est-à-dire la vallée du fleuve dans le Nord du pays, a été très impactée de façon défavorable par l’aménagement du bassin (création d’ouvrages hydrauliques et hydro-agricoles). Il s’ensuit que la pêche continentale trouve au Sénégal des conditions de fonctionnement économique particulièrement difficiles : la ressource s’est raréfiée mais le poisson est peu cher sur le marché, le bois de construction des pirogues est rare et couteux, la dynamique économique générale de l’hinterland sénégalais est globalement sinistrée suite à l’exode des forces vives des villages vers le littoral et la mégapole dakaroise. En conséquence, la pêche continentale, qui était une activité traditionnelle de certaines populations sénégalaises (montrant des niveaux élevés de savoir-faire dans le domaine), est en train de devenir, chez beaucoup de ménages pêcheurs continentaux, une activité secondaire plutôt que principale, destinée à apporter un complément aux revenus de l’agriculture et du commerce. Les ménages pêcheurs continentaux sénégalais bénéficient toutefois, comme les autres ruraux du pays, des nombreux équipements et services collectifs fournis par le gouvernement et par les projets (écoles, centres de santé), ce qui améliore leurs conditions de vie.
Le sous-secteur des pêches continentales au Togo se déploie sur deux types de milieux bien distincts : d’une part les pêcheries de la lagune, proche du littoral et de la capitale, et d’autre part les pêcheries du Lac de barrage de Nangbeto. La présente enquête UEMOA permet de réviser à la hausse la production du sous-secteur, qui atteindrait près de 12 000 tonnes. Bien qu’une majorité des ménages pêcheurs togolais pratiquent des activités agricoles complémentaires, le profil moyen qui se dégage est plutôt ‘professionnel’, avec un investissement en matériel qui est assez fort et des captures et gains dans la pêche assez élevés. Ces indicateurs sont poussés vers le haut par une présence significative de pêcheurs étrangers vivant en campement et qui concentrent leurs activités sur le poisson (segments ‘capture’ et ‘post-capture’). Toutes proportions gardées, le secteur de la pêche continentale et lagunaire au Togo ressemble ainsi, en format réduit, à celui de la Côte d’Ivoire. Mais il faut y ajouter certaines difficultés spécifiques dans les conditions de vie des ménages pêcheurs, notamment en termes d’accès à l’eau potable.

En Guinée Bissau, le sous-secteur de la pêche continentale était mal connu mais on le savait très limité en taille, dans la mesure où les pêcheries sur les nombreux bras d’eaux saumâtres n’y sont pas comptabilisées (puisque les autorités les rattachent aux pêches artisanales maritimes). Les chiffres fournis par l’enquête UEMOA 2012 constituent ainsi une première évaluation et ils confirment à la fois la faible taille du sous-secteur (2 200 t à 2 500 t de captures effectués par 800 ménages) tout en montrant sa relative bonne santé en termes de performances halieutiques et économiques : ratio de capture assez fort, gains élevés, bonnes conditions de vie et d’insertion sociale des pêcheurs, avec un habitat de qualité et des taux de solarisation qui rejoignent pratiquement les objectifs OMD.

Conclusions et recommandations

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Les résultats obtenus grâce à l’enquête cadre menée en 2012 par l’UEMOA sur les pêches continentales dans ses Etats membres ont confirmé certaines suppositions qui étaient souvent faites sur ce secteur économique tout en faisant apparaître des tendances ou contrastes jusqu’alors peu connus ou peu exprimés.

Ainsi, la grande dispersion géographique de l’activité au sein des territoires des Etats, la prépondérance des stratégies de polyactivité chez les ménages pêcheurs, le faible niveau de scolarisation des enfants de ménages pêcheurs ou encore l’importance du rôle professionnel joué par les femmes dans le sous-secteur étaient des résultats attendus qui ont pu être confirmés et précisés par l’enquête 2012. Mais d’autres résultats sont plus surprenants. Ainsi, alors que le sous-secteur des pêches continentales apparaît significatif en taille (en termes de nombre de ménages impliqués et qui en tirent des revenus), son rôle dans l’autosuffisance alimentaire des EM doit maintenant être recadré dans certaines limites : il s’agit en effet davantage, pour la plupart des Etats, de contribuer à la sécurité alimentaire ‘locale’ (au niveau des régions rurales) que de combler la totalité des besoins alimentaires des populations au niveau national. De même, l’importance du rôle joué par les migrants issus des pays voisins dans le fonctionnement de ce sous-secteur apparaît aujourd’hui de façon claire pour certains Etats, comme la Côte d’Ivoire et le Togo. Des contrastes très forts de statut du sous-secteur se dessinent par ailleurs entre les Etats où la pêche continentale constitue un pôle socio-culturel à part, très original (comme au Mali) et ceux où il s’agit simplement d’une opportunité d’activité génératrice de revenus, complémentaire de l’agriculture, adoptée récemment par beaucoup de ruraux. De telles différences devront nécessairement être prises en compte au moment de concevoir les politiques publiques du sous-secteur dans les différents Etats.


Sources :
Les enseignements méthodologiques issus de cette enquête cadre pêche continentale UEMOA 2012 sont également importants. Tout d’abord, l’approche statistique utilisée, à mi-chemin entre celle des enquêtes lourdes et celle des recensements, a été testée avec un résultat concluant du point de vue de sa faisabilité, puisque la totalité des 8 Etats ont pu mener à bien cette enquête et en saisir les données dans un délai raisonnable. Celles-ci ont ensuite été traitées rapidement, en quelques semaines, à travers des protocoles de requêtes et de calculs communs et ont alimenté une base de données régionale permettant une analyse à l’échelle de l’UEMOA. La mise en forme des résultats autour d’un site web (atlas en ligne) commun a aussi permis de partager totalement la démarche d’analyse de ces données, que ce soit entre les Etats membres eux même ou entre l’UEMOA et les Etats membres. Ce partage a permis une interaction entre les experts nationaux et internationaux pour une meilleure compréhension et gestion des données récoltées.
Ainsi, on peut mieux percevoir aujourd’hui ce qui doit être compris par le terme de « méthodologie harmonisée » : il s’agit bien de proposer une architecture d’enquête partagée, un modèle de données et d’analyse qui soient communs ainsi qu’une base de données régionale, mais tout en autorisant en même temps une assez grande souplesse dans la géométrie de déploiement de l’enquête et dans l’intensité de l’échantillonnage. Car cette modulation est nécessaire pour adapter l’outil statistique ‘EC’ à un espace aussi vaste et hétérogène que celui que représentent les Etats de l’UEMOA.

Si l’on examine les résultats, on constate que les chiffres produits concernant les variables socio-économiques sont consistants chaque fois que l’on a pu les rapporter à des références extérieures. Et on observe aussi que les chiffres produits en termes halieutiques vont au-delà de ce qu’il est de coutume de demander à ce type d’enquête à passage unique: non seulement les parcs d’engins, d’embarcations et les effectifs de ménages et de pêcheurs des Etats ont été estimés ou même recensés (pour certains cas) mais des évaluations de production ont aussi pu être faites, ce qui était inespéré au départ.
On peut alors reposer la question de la balance d’efforts institutionnels et budgétaires à déployer entre systèmes de suivi continus, d’un côté, et enquêtes cadres, de l’autre. Jusqu’à présent, les spécialistes de la pêche avaient tendance à privilégier les systèmes de suivi qui devaient être déployés en réseau sur de nombreux sites, les enquêtes cadres nationales ne visant qu’à fournir des coefficients d’extrapolation (la taille du parc) pour passer des captures par unité d’effort aux productions estimées. L’expérience présente pourrait inciter à renverser la perspective : l’enquête cadre, par la diversité du champ d’information qu’elle permet de collecter (pour peu que les questionnaires soient conçus dans ce sens) pourrait à l’avenir être considérée comme l’outil statistique central. Le système de suivi aurait alors simplement pour rôle d’apporter de meilleures estimations sur quelques variables plus accessibles par l’observation directe telles que le niveau d’intensité réel de l’activité halieutique des ménages, les captures par sortie et la composition en espèces et en taille des captures.

C’est probablement dans cette fonction que les opérations de mise en place de suivis, prévues dans la suite du programme de l’UEMOA, trouveraient leur meilleur sens.

En combinant la largeur du champ d’indicateurs produit par les enquêtes cadres et le gain de précision apportée par les suivis sur quelques indicateurs clés, les services statistiques de la pêche se trouveront dans la meilleure configuration possible pour alimenter en données les travaux des chercheurs et pour éclairer les décisions en matière de politiques publiques applicables au secteur, tant au niveau des EM que de la communauté UEMOA dans son ensemble.

Effort d'echantillonage général

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Nombre de sites et de ménages échantillonnés par pays




En savoir plus

Citation :

Fiche Enquête cadre pêche continentale,

UEMOA (2013) : Atlas UEMOA de la pêche continentale. Programme régional de renforcement de la collecte des données statistiques des pêches dans les Etats membres - © 2012. http://sirs.agrocampus-ouest.fr/atlas_uemoa

Coordination générale : Maria Luisa Ferreira, Directeur des Ressources Animales et Halieutiques, Département de la Sécurité Alimentaire, de l’Agriculture,des Mines et de l’Environnement  ( DSAME)

Système d’information et équipe d’experts d’appui : Pierre Morand, Jérôme Guitton, Carole Escaravage et Pierre Chavance

Experts nationaux des Etats membres: M. Herman GANGBAZO, M. Sébastien AHOUANDJOGBE, M. Edgard Yves DIDAVI, M. GNITASSOUN Denagnon Luc, M. Henri ZERBO, M. Amos KIENOU,M. COMPAORE W. Fabris, M. Sylla HAROUNA, M. Helguilè SHEP, Mme Foungnigué TRAORE DJIRE,M. Helguilé SHEP, M. Kouadio Sylvain KONAN, M. Iça BARRI, M. Raul JUMPE, M. Edgar FERREIRA CORREIA, M. Jao CABRAL, M. Soumaïla DIARRA, M. Boureïma TRAORE, M. Alhousseiny SARRO, M. Ali HAROUNA, M. Nourou Elhadji HASSAN, M. Kimba OUSSEINI,M. Oumar  FADIABA, M. Sidi NDAW, M. Seydou SECK, Dr. Domtani ALI, M. Kossi AHOEDO, M. P'Ham BEIGUE ALFA Fabrice